Comment les dirigeants occidentaux se rendent à Kiev
Depuis le début de l'invasion russe, plusieurs dirigeants européens se sont rendus en Ukraine pour soutenir le président Volodymyr Zelensky. Au cours du mois, des dirigeants du continent et de l'UE se sont rendus à Kiev alors que la guerre fait rage dans l'est du pays.
Parmi les dirigeants bruxellois, les politiciens qui se sont rendus récemment dans la capitale ukrainienne comprennent la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et, ces dernières heures, les présidents de la Pologne et des pays baltes, Andrzej Duda, Alar Karis, Gitanas Nauseda et Egils Levits, se sont également rendus à Kiev.
Toutefois, à la mi-mars, alors que les troupes russes resserraient leur siège sur la capitale, M. Zelensky a reçu la visite du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, du Premier ministre tchèque Petr Fiala et du Premier ministre slovène Janez Jansa. L'ancien Premier ministre polonais et actuel leader du parti Droit et Justice (PiS), Jarosław Kaczyński, s'est également joint au voyage.
Ces visites démontrent l'engagement de l'Europe envers l'Ukraine et ont lieu malgré la dangereuse situation de guerre. Toutefois, en raison précisément de la situation actuelle dans le pays, les dirigeants européens ont pris des mesures spécifiques pour voyager en toute sécurité à Kiev.
Les dirigeants polonais, tchèques et slovènes ont choisi le train comme moyen de transport pour rejoindre Kiev, la Russie estimant que l'utilisation d'un avion militaire polonais aurait pu être une provocation. Ce voyage n'avait pas été annoncé au préalable pour des raisons de sécurité, bien que l'UE, les États-Unis et l'OTAN aient été informés de cette visite.
Morawiecki, Fiala, Jansa et Kaczyński ont rencontré le président Zelensky au moment où les attaques dans la capitale s'intensifiaient. En effet, la réunion ayant eu lieu dans la nuit, les dirigeants européens ont été témoins de fortes explosions dans les environs. Le président ukrainien a reconnu le courage de ses alliés, notant qu'ils n'avaient "pas peur" de l'agression russe. Il les a remerciés pour leur soutien, qualifiant cette visite de "démarche forte et courageuse". Varsovie a admis que le voyage était risqué, mais a souligné que "cela valait la peine de le faire au nom des valeurs".
Puis, début avril, peu après que le monde a découvert les atrocités de Buca, Roberta Metsola a terminé son voyage en Ukraine par une rencontre surprise avec Zelensky à Kiev. La présidente du PE est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans le pays et, comme les dirigeants européens, elle a opté pour le train.
Le voyage de Metsola a précédé la visite de Von der Leyen et de Borrell, qui se sont rendus en Ukraine quelques jours plus tard. Les représentants européens, ainsi que le Premier ministre slovaque Eduard Heger, ont pris le train depuis la ville de Przemysl, dans le sud de la Pologne, à seulement 13 kilomètres de la frontière ukrainienne, en direction de Kiev.
Президент України Володимир Зеленський розпочав зустріч із Президентом Європейської комісії @vonderleyen та Високим представником Європейського Союзу із закордонних справ та політики безпеки @JosepBorrellF, які прибули з візитом до нашої країни. pic.twitter.com/uYuqYuIzP6
— Офіс Президента (@APUkraine) April 8, 2022
Von der Leyen, Borrell et Heger, contrairement aux dirigeants européens qui se sont rendus à Kiev précédemment, ont annoncé leur visite à l'avance. Il convient de noter que si voyager en Ukraine aujourd'hui comporte des risques, la situation à Kiev n'est pas la même qu'il y a plusieurs semaines, lorsque Morawiecki, Fiala, Jansa et Kaczyński ont rencontré Zelensky dans un Kiev assiégé par les troupes russes.
Le retrait de l'armée russe de la région a permis à von der Leyen et Borrell de se rendre à Bucha. Là-bas, dans la ville qui est devenue le reflet des atrocités des troupes russes, les politiciens européens ont "vu l'humanité en morceaux", comme l'a dit le président de la Commission.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est rendu dans la capitale ukrainienne quelques heures après ses partenaires européens. Le Premier ministre n'a toutefois pas annoncé sa visite à Kiev. Johnson a utilisé une voiture, un hélicoptère, un avion militaire et un train lors de son voyage secret en Ukraine, rapporte le journal britannique Daily Mail. En revanche, Downing Street n'a pas donné beaucoup de détails sur ce voyage en raison de "préoccupations opérationnelles".
The Ukrainians have the courage of a lion.
— Boris Johnson (@BorisJohnson) April 9, 2022
President @ZelenskyyUa has given the roar of that lion.
The UK stands unwaveringly with the people of Ukraine.
Slava Ukraini ?? ?? pic.twitter.com/u6vGYqmK4V
Peu avant son arrivée à Kiev, M. Johnson a posté une vidéo de lui-même dans un train à destination de la capitale. Les circonstances du retour du Premier ministre sont gardées "secrètes pour des raisons de sécurité", selon The Guardian.