Les négociations qui se sont terminées sans solution en juin devraient reprendre cette semaine

Compte à rebours avant la reprise des négociations nucléaires avec l'Iran

PHOTO/ WANA vía REUTERS - Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Eslami, et le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, assistent à une conférence de presse, à Téhéran, en Iran, le 12 septembre 2021.

Depuis des mois, le pays dirigé par Ebrahim Raisi tergiverse sur la reprise des négociations nucléaires en vue d'un retour au Plan d'action global conjoint (JCPOA). Il y a quelque temps, ils ont affirmé vouloir revenir à la table des négociations, pour menacer quelques semaines plus tard de reporter la date des pourparlers à novembre. Pendant tout ce temps, la seule chose qui est restée stable à Téhéran a été l'enrichissement d'uranium bien au-delà, non seulement de ce qui était stipulé dans l'accord conclu en 2015, mais même de la quantité signalée par les Nations unies elles-mêmes il y a quelques semaines.

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Le député iranien Ahmad Alirezabeigui, après une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian, a annoncé que "les discussions avec le groupe 4+1 reprendront jeudi à Bruxelles". Le groupe auquel le parlementaire fait référence est composé de tous les pays disposant d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU - le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie - à l'exception des États-Unis, qui sont remplacés par l'Allemagne, d'où le +1. Pour l'instant, les contacts avec le pays de Joe Biden restent sur la touche en raison de la complexité accrue des sanctions sévères imposées par Washington.

Les pourparlers qui ont eu lieu à Vienne au début de l'année ont été peu ou pas du tout fructueux. Les exigences des deux parties n'ont pas permis de les rapprocher et elles sont encore loin de trouver un terrain d'entente. Alors que l'Iran demande la levée des sanctions pour arrêter l'enrichissement d'uranium, les autres pays exigent l'arrêt préalable de l'enrichissement afin de négocier la réduction des sanctions économiques. Aucun d'entre eux n'a cédé et les négociations se sont enlisées. On espère maintenant que l'Iran, qui a changé de gouvernement depuis les derniers contacts, sera un peu plus flexible et qu'il y aura une certaine marge de manœuvre pour parvenir à un nouvel accord.

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Depuis la rupture du JCPOA fin 2018 avec la sortie unilatérale des États-Unis sous la présidence de Donald Trump, l'enrichissement d'uranium par l'Iran est une menace constante qui s'est accrue de manière exponentielle au cours de ces trois années. En outre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a mis en garde contre le risque de développement d'armes nucléaires iraniennes, qui nécessitent de l'uranium enrichi à environ 90 %. Téhéran, qui n'a respecté aucune des clauses de l'accord depuis le départ des États-Unis, a déjà atteint une production d'uranium d'une pureté de 60 %.

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Le JCPOA limitait l'enrichissement de l'uranium à une pureté de 3,67 %, ce qui signifie que depuis son abandon, l'Iran a produit de l'uranium 16 fois plus enrichi que dans le cadre du Plan d'action global commun. Mais la controverse ne se limite pas à cela, car le volume des stocks a également été largement dépassé.  Le dernier rapport publié par l'AIEA affirmait que les Iraniens disposaient d'un stock d'uranium enrichi à 20 % de 84 kilos - trois mois plus tôt, ce stock était de 62 kilos - mais il y a quelques jours, le chef de l'énergie nucléaire iranienne, Mohamed Eslami, a affirmé que les Iraniens disposaient de "plus de 120 kilos d'uranium enrichi à 20 %".

La violation systématique du JCPOA par Téhéran n'a pas empêché ce dernier d'y recourir à volonté. Après avoir contourné toutes les limites d'enrichissement et de stockage stipulées dans l'accord, la partie d'Ebrahim Raisi prétend que les pays signataires étaient censés fournir les 20 % d'uranium nécessaires à son réacteur de recherche. Ils utilisent cet argument pour justifier les plus de 120 kilos de réserves qu'ils possèdent car, selon Eslami, "si nous ne l'avions pas produit nous-mêmes, cela serait devenu un de nos problèmes".

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Les critiques des pays voisins, comme Israël, ont été sévères face à la passivité de certains États qui, selon eux, ne font pas tout ce qui est en leur pouvoir pour améliorer la situation nucléaire. Le Premier ministre israélien Naftali Bennet estime que "le monde attend, les Iraniens tergiversent et les centrifugeuses tournent", et que, par ailleurs, "le programme nucléaire iranien a atteint le point le plus avancé". Ce que tous les pays partagent, qu'ils s'assoient ou non à la table des négociations avec l'Iran, c'est qu'"une arme nucléaire aux mains d'un régime extrémiste et violent comme le régime iranien changera le visage de la région".

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