Après le désastre de 2021, critique des autorités sur le bilan de 2022

Fureur en Algérie face à la "faible" réponse du gouvernement aux incendies

photo_camera PHOTO/AFP - Le fermier algérien Hamdi Gemidi vérifie ses animaux carbonisés dans sa ferme, à la périphérie de la ville d'el-Tarf

Avec les incendies qui ravagent le nord du pays pour la deuxième année consécutive, le gouvernement algérien est sous le feu des critiques. Le bilan de 37 morts et de plus de 14 000 hectares calcinés dans la wilaya de Tarf a déclenché un mouvement de protestation dans ce pays du Maghreb.

Selon les derniers chiffres fournis par l'agence algérienne de protection civile à l'agence de presse EFE, le nombre de personnes tuées dans les incendies s'élève désormais à 37. Les autorités algériennes ont indiqué qu'au moins 350 familles avaient été évacuées pour éviter de nouveaux décès. Les trois provinces les plus touchées sont Tarf, Souk Ahras et Sétif, toutes trois situées dans le nord et l'est du pays.

Les Algériens se demandent aujourd'hui qui est responsable de cette catastrophe environnementale, humaine et économique et remettent en question les performances du gouvernement dans la lutte contre les incendies. Des membres de la société civile algérienne affirment que le gouvernement n'a retenu aucune leçon des incendies de l'été 2021, les pires de l'histoire du pays, qui ont coûté la vie à 90 personnes.

PHOTO/AFP - Una anciana argelina reacciona dentro de las ruinas de su casa, destruida por un incendio forestal en la ciudad de el-Kala, el 18 de agosto de 2022


Le ministre algérien de l'Intérieur, Kamal Beljoub, est apparu sur la télévision nationale pour rendre compte de cette terrible vague d'incendies et spéculer sur le fait que ces incendies pourraient être criminels. À l'occasion de cette annonce, il a promis des peines sévères de 30 ans, voire la prison à vie, pour les personnes coupables d'incendie criminel. Selon les médias locaux, au moins trois personnes ont déjà été arrêtées par les autorités algériennes dans la province de Tarf, soupçonnées d'avoir allumé les incendies.
 
La promesse de justice n'a pas calmé les esprits des Algériens, qui accusent le gouvernement de disposer de trop peu de ressources pour lutter contre les incendies. L'avion de fabrication russe Beriev, qui participait à l'effort de lutte contre l'incendie, a subi une panne qui l'a rendu totalement incapable de poursuivre le travail de lutte contre l'incendie.

Il s'agit du seul avion de lutte contre les incendies en Algérie. Il serait également loué. L'armée de l'air algérienne participe généralement à la lutte contre les incendies avec des hélicoptères transportant des radeaux d'eau, bien qu'ils soient moins efficaces et couvrent moins de surface que les avions de lutte contre les incendies.

PHOTO/AFP - Un hombre comprueba los daños en su casa, destruida por un incendio forestal en la ciudad argelina de el-Kala, el 18 de agosto de 2022

Le gouvernement s'est engagé, après les incendies de 2021, à augmenter les moyens aériens pour lutter contre les feux, mais rien n'indique que davantage de moyens soient arrivés de Russie ou de tout autre pays partenaire de l'Algérie. Le gouvernement algérien n'a pas commenté le manque de ressources.

Le premier ministre du gouvernement Tebboune a semblé donner quelques explications et détails sur les incendies et leurs victimes. Amine Benabderrahmane a déclaré aux médias que la végétation, les températures élevées et les rafales de vent de la semaine dernière sont des éléments qui ont aggravé la situation du feu. Il a également annoncé une série de mesures pour aider financièrement ceux qui ont subi des pertes matérielles dans cet épisode d'incendie.

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