Lasso prend le nouveau mandat présidentiel en Équateur, reçoit un pays polarisé et frappé par les tensions politiques du passé

Guillermo Lasso assume la présidence en Équateur 

photo_camera PHOTO/ Sa Majesté le Roi - Sa Majesté le Roi avec le Président et la Première Dame de la République de l'Équateur

L'ancien banquier Guillermo Lasso a assumé ce lundi 24 mai le nouveau mandat présidentiel en Équateur jusqu'en 2025. Lors de sa prestation de serment, il a plaidé pour la fin de la division et du harcèlement politique ainsi que du "culte du caudillismo" des étapes précédentes, faisant référence au mandat présidentiel de Rafael Correa ; rappelons que Lasso a battu le candidat du Correa au second tour, après avoir obtenu 52% des voix.  Il a promis un État capable de vaincre le COVID-19, qui a provoqué une augmentation de 13% de l'extrême pauvreté, et pour cela il distribuera 9 millions de doses dans les 100 premiers jours de son gouvernement. 

Le nouveau président de l'Équateur a déclaré : "Nous resterons fidèles aux marges strictes dictées par les lois. Nous aurons l'humilité, mais surtout la force de dire : je serai président. Et seul le président (...). Nous ne persécuterons personne. Nous ne ferons taire personne. Nous gouvernerons pour tout le monde. Cela signifie qu'il ne faut pas gouverner en faveur d'un secteur privilégié, mais aussi contre personne. Quelle que soit leur opinion, quelle que soit leur critique". 

Su Majestad el Rey y el presidente electo de la República del Ecuador, Guillermo Lasso acompañados por las delegaciones de ambos países durante su encuentro PHOTO/ Casa de S.M. el Rey

Le président élu a tenu un discours assez modéré, un ton qu'il a utilisé dans les derniers jours de la campagne, passant d'un discours de droite, vers le centre qui lui a permis d'obtenir le vote de certains partisans de la gauche équatorienne. Lors de l'inauguration, il a profité de la présence de la nouvelle présidente du Parlement, l'indigène amazonienne Guadalupe Llori, pour renforcer leurs liens, "nous voulons un pays plus juste avec les femmes, plus responsable avec la nature, plus équitable avec les nécessiteux, que tous les politiciens s'habituent au fait que la politique c'est ça, contribuer au collectif", a déclaré Lasso. 

Sa gouvernabilité sera conditionnée par le pouvoir législatif, puisque le parti CREO au pouvoir n'a obtenu que 12 sièges sur les 137 que compte le Parlement, ce qui signifie qu'il devra promouvoir une culture de pacte au sein de la chambre parlementaire afin d'avoir l'approbation de l'Assemblée nationale et de construire une législation en faveur de sa propre administration. 

Vista general de la Asamblea Nacional durante la ceremonia PHOTO/ Casa de S.M. el Rey

La représentation espagnole, invitée à la cérémonie d'inauguration, était l'une des plus importantes. Malgré l'absence du Premier ministre Pedro Sanchez, le roi Felipe VI, la ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya, l'ancien président Jose Maria Aznar et le leader de l'opposition Pablo Casado étaient présents. Pour la première fois, le monarque espagnol participe à une inauguration en Équateur, depuis qu'il est roi (2014), cela représente un symbole et un geste important pour le maintien des bonnes relations diplomatiques entre l'Espagne et le pays sud-américain.  Le président Jair Bolsonaro a assisté à l'inauguration, tout comme le président de la République dominicaine, Luis Abinader. En revanche, le président de l'Uruguay, Luis Lacalle, qui avait confirmé sa présence, a annulé à la dernière minute, en raison du décès soudain de son ministre de l'Intérieur, Jorge Larrañaga. Un autre président qui n'a pu être présent est le président colombien, Ivan Duque, qui a annulé le voyage en raison de la situation dans laquelle se trouve la Colombie, suite aux manifestations.

Asamblea Nacional durante la ceremonia PHOTO/ Casa de S.M. el Rey

Le président Lasso ayant clairement indiqué qu'il n'entretiendrait aucun type de relation avec Nicolas Maduro, l'Équateur reconnaît Juan Guaidó comme président par intérim du Venezuela. Pour l'inauguration a invité Guaidó, en son nom étaient plusieurs représentants de l'opposition vénézuélienne, comme le leader de l'opposition Leopoldo López et son épouse Lilian Tintori, ainsi que le chancelier du gouvernement intérimaire Julio Borges. 

On suppose que la politique étrangère de Guillermo Lasso suivra la même ligne que celle de l'ancien président Moreno, en maintenant des relations diplomatiques actives avec les États-Unis, la Colombie et le Brésil. Il sera très intéressant d'observer comment il traitera les gouvernements de la région qui lui font face idéologiquement, comme c'est le cas de la Bolivie, de l'Argentine et du Mexique. 

Coordinateur pour l'Amérique latine : José Antonio Sierra. 

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