Israel participa en unos ejercicios militares en Marruecos por primera vez
Israël sait maintenant ce que c'est que de participer à un exercice militaire sur le sol marocain. Dans un communiqué, le ministère israélien de la Défense a annoncé que deux officiers des Forces de défense israéliennes (FDI) et l'attaché militaire israélien au Maroc avaient participé en tant qu'observateurs aux manœuvres internationales African Lion, qui se sont déroulées dans le royaume alaouite entre le 20 et le 30 juin.
Members of the @MoroccanArmed work with U.S. Forces during a #CBRNE demonstration hosted by the Moroccan military during #AfricanLion22.
— U.S. Army Southern European Task Force, Africa (@SETAF_Africa) July 2, 2022
? by Sgt. 1st Class Katie Theusch, @USArmy pic.twitter.com/8Uo5MQi9yM
Jusqu'à 10 pays ont participé à l'exercice, dont les États-Unis, la France, le Brésil, l'Italie et le Royaume-Uni, ainsi que des observateurs de l'OTAN, pour un total de 7 500 soldats déployés dans les villes marocaines d'Agadir, Kénitra, Tan-Tan, Tarudant et Mahbes.
Officials from the IMoD and the IDF participated in an international military exercise in Morocco for the first time this past week: “African Lion 2022”, led by AFRICOM and the Royal Moroccan Armed Forces. @MoroccanArmed pic.twitter.com/rkjIIjyFtj
— Ministry of Defense (@Israel_MOD) July 2, 2022
"La participation d'Israël à cet exercice est une nouvelle étape dans le renforcement de nos relations en matière de sécurité", indique le communiqué israélien. Il s'agit du deuxième exercice militaire impliquant les deux armées, après l'envoi d'une unité des Forces armées royales (FAR) marocaines à des exercices internationaux de lutte contre le terrorisme dans le sud d'Israël.
Le Maroc et Israël entretiennent des liens étroits depuis des décennies, mais le Royaume a rompu ses relations avec Israël pendant la deuxième Intifada en Palestine, bien qu'il ait maintenu une importante coopération non officielle. Toutefois, en 2020, Rabat a rejoint les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan dans les accords d'Abraham, normalisant ainsi les relations avec Tel Aviv.
Le Maroc a alors obtenu en retour la reconnaissance par l'administration Trump de la propriété marocaine du Sahara occidental, un soutien diplomatique fort aux efforts du Royaume pour résoudre le conflit par un plan d'autonomie.
لأول مرة في تاريخ مناورات الأسد الإفريقي 2022 والقارة الافريقية شارك الجيش الإسرائيلي @IDF بوفد عسكري بصفة مراقب.#StrongerTogether ???? pic.twitter.com/gM0Mv6Kp4F
— Royal Moroccan Armed Forces (@MoroccanArmed) July 1, 2022
Depuis lors, les relations bilatérales avec Israël se sont rapidement améliorées, notamment dans le domaine de la défense. En novembre, Benny Gantz est devenu le premier ministre israélien de la défense à se rendre publiquement en Afrique du Nord. Il a signé un protocole d'accord visant à renforcer les relations de sécurité entre les deux pays, le premier accord de ce type entre Tel Aviv et un pays arabe.
En outre, en mars, des officiers supérieurs de l'armée israélienne ont effectué la première visite officielle des forces armées israéliennes dans le royaume. La semaine dernière, la ministre israélienne de l'Intérieur, Ayelet Shaked, a fait de même, ce qui a permis d'approfondir la coopération militaire bilatérale.
Récemment, Yair Lapid, alors ministre des Affaires étrangères d'Israël et aujourd'hui Premier ministre par intérim, a exprimé le soutien de Tel Aviv au plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, déclarant qu'Israël travaillerait ensemble pour s'opposer aux "tentatives de porter atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Maroc".
Le Maroc renforce ses forces armées depuis plusieurs années, cherchant à égaler les capacités algériennes, et une coopération accrue avec Israël pourrait ouvrir la porte à une puissante industrie de la défense et à un partage accru des renseignements avec la puissante agence israélienne du Mossad.
En outre, une relation renforcée avec Israël peut également signifier une coopération accrue avec les États-Unis, un partenaire militaire clé, et éviter une éventuelle volte-face sur la question du Sahara depuis le Bureau ovale, comme certaines voix à Washington le réclament.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, préside le Comité Al-Quds, un organe de l'Organisation de la coopération islamique visant à soutenir la cause palestinienne, mais cela n'a pas empêché les liens du royaume avec Israël en matière de défense et de renseignement de se développer.
La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères du Maroc, d'Israël, des Émirats arabes unis, des États-Unis, de l'Égypte et du Bahreïn se sont réunis à Manama pour créer le Forum du Néguev, dans ce qu'un haut fonctionnaire israélien a appelé "le début d'une alliance régionale".