L'Institut Cervantes de Bruxelles accueille une conférence sur l'auteur mexicain et son œuvre

Jorge Volpi, ‘Las agujas dementes’

Un après-midi de mai 1962, les poètes Ted Hughes et Sylvia Plath accueillent le poète canadien David Wevill et sa femme, la publiciste Assia Gutman, dans leur maison de Primerose Hill, au nord de Londres. Cette rencontre allait changer à jamais la vie de ces quatre personnes. Le 11 février 1963, Sylvia, âgée d'à peine trente ans, verse quelques verres de lait et quelques biscuits pour ses enfants, ferme les portes de leurs chambres et couvre les fissures avec des draps humides, se rend à la cuisine, allume le gaz et se met la tête dans le four jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse et perde la vie. Bien que la dépression l'accompagne depuis son plus jeune âge, le fait que Ted l'ait quittée, furieusement amoureux d'Assia, a été le déclencheur de cet acte extrême. Le 23 mars 1969, six ans après le suicide de Sylvia, c'est Assia elle-même qui ouvre le robinet de gaz et met sa tête dans le four, ainsi que celle de Shura, la fille qu'elle a eue avec Ted et que ce dernier n'a jamais voulu reconnaître.

Dans la conférence qu'il a donnée le 10 mai à l'Institut Cervantes de Bruxelles sur sa dernière œuvre, la pièce "Las agujas dementes", Jorge Volpi explore, à partir d'un temps et d'un espace imaginaires où leurs chemins et leurs décisions se répètent en cycles obsessionnels, l'histoire de ces quatre personnages tragiquement liés par la poésie, l'amour, la dépression, la jalousie et la mort, et dans laquelle les voix de Sylvia Plath et d'Assia Wevill émergent comme des forces indomptables dans un monde régi par les préjugés et la violence masculine.

Jorge Volpi (Mexique, 1968) est diplômé en droit et titulaire d'une maîtrise en littérature mexicaine de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et d'un doctorat en philologie hispanique de l'Université de Salamanque. Il a été professeur à l'université Emory, à l'université Las Américas de Puebla, à l'université Cornell, à l'université Católica de Chile, à l'université Princeton et, depuis 2008, il occupe l'une des chaires d'exil espagnol à la faculté de philosophie et de lettres de l'UNAM. Il est l'auteur de quinze romans, dont "A pesar del oscuro silencio" (1993), la "Trilogía del siglo XX" comprenant "En busca de Klingsor" (Prix Biblioteca Breve, 1999), "El fin de la locura" (2003) et "Tiempo de cenizas" (2006) ; " La tejedora de sombras " (Premio Planeta-América, 2011), " Oscuro bosque oscuro " (2010), " Memorial del engaño " (2013), " Las elegidas " (2014) et " Una novela criminal " (Premio Alfaguara, 2018). Il a également écrit les essais "La imaginación y el poder" (1998), "La guerra y las palabras" (2004), "Mentiras contagiosas" (Prix Mazatlán, 2008), "El insomnio de Bolívar" (Prix Debate-Casa de América, 2009), "Leer la mente" (2011) et "Examen de mi padre" (2016), ainsi que la pièce de théâtre "Las agujas dementes" (2020). En 2008, il a reçu le prix José Donoso pour l'ensemble de son œuvre et la médaille de l'ordre d'Isabelle la Catholique d'Espagne. Il est Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres de France. Ses livres ont été traduits en trente langues. Il a été directeur de l'Institut culturel mexicain à Paris, du Canal 22 de Mexico, du Festival international Cervantino et coordinateur de la diffusion culturelle à l'UNAM. Il est actuellement directeur du Centro de Estudios Mexicanos UNAM-España, basé à Madrid.

Envoyé par José Antonio Sierra, conseiller Hispanismo.
 

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato