Les Ukrainiens vivant au Moyen-Orient sont dans un état d'anxiété permanent depuis jeudi, lorsque la Russie a commencé ses attaques contre le pays d'Europe orientale.

La guerre crée de l'anxiété et de la peur pour les Ukrainiens au Moyen-Orient

AP/PETR DAVID JOSEK - Des personnes fuyant le conflit dans l'Ukraine voisine arrivent à la gare de Przemysl, en Pologne, vendredi 25 février 2022.

Les Ukrainiens vivant dans les différents pays du monde arabe n'ont pas besoin de rafraîchir les informations sur leur téléphone ou d'être rivés à la télévision 24 heures sur 24 pour être informés de l'invasion russe. Les informations sur le conflit leur viennent d'amis et de parents qui se trouvent dans le pays et subissent directement les conséquences de la guerre

Mia, une immigrée ukrainienne au Liban, a expliqué dans une déclaration à l'Arab News qu'elle devenait très "anxieuse lorsqu'un SMS met du temps à être délivré parce qu'immédiatement" elle commence à "penser au pire, que mes parents et mon jeune frère pourraient avoir été tués". Malgré ses inquiétudes et son anxiété, Mia a expliqué qu'elle était fière d'être ukrainienne et fière de sa famille.  

REUTERS/UMIT BEKTAS - Bâtiment résidentiel endommagé, après que la Russie a lancé une opération militaire massive contre l'Ukraine, à Kiev, en Ukraine, le 25 février 2022.

Outre la vie quotidienne pendant le conflit, les préoccupations de ceux qui tentent de quitter le pays sont tout aussi grandes. Alissa Alchimali, une Ukrainienne résidant au Koweït, a déclaré au même média que toutes les personnes qu'elle connaît "ont fui leur maison, cherchant un endroit où rester près de la frontière ou dans les abris anti-bombes de leur ville". Il a également exprimé dans le même média sa préoccupation pour la famille de sa marraine, qui a été laissée à mi-chemin de la frontière avec la Pologne.  

L'attaque contre l'Ukraine a rappelé au monde que les guerres surviennent sans prévenir, et au moment le moins attendu. Iryna, une résidente de Dubaï, a expliqué qu'au début, tout le monde était sceptique quant à une éventuelle invasion russe, mais cette situation lui a rappelé que les gens pensent toujours que la guerre est loin d'eux et qu'elle ne les touchera jamais, mais il y a eu "la Syrie, la Bosnie et maintenant l'Ukraine". Iryna a souligné sur ce point que ce n'était "qu'une question de temps avant que nous ne sachions qui sera le prochain", ajoutant que "les opinions politiques des gens, leur ignorance et leur indifférence donnent du pouvoir à leurs gouvernements". 

AFP/AFP - Carte de Kiev et de ses environs localisant la base aérienne de Hostomel où une bataille s'est déroulée entre les forces ukrainiennes et russes pour son contrôle.
Position des pays arabes 

La prise de position des pays du Moyen-Orient sur la situation en Ukraine s'avère assez complexe. Les relations nouvelles et récentes entre la Russie et les pays arabes font qu'il est difficile pour ces derniers de prendre une position claire sur la question, ce qui les oblige à adopter une position neutre. 

Alors que les démocraties occidentales ont unanimement condamné l'invasion de la Russie, les monarchies arabes sont restées silencieuses pour l'instant. L'absence de positions claires sur la question est principalement due à l'importance de questions telles que l'énergie, les finances et la sécurité, selon les experts.  

PHOTO/FILE - Conseil de sécurité de l'ONU

Le 25 février, les EAU se sont abstenus aux côtés de la Chine et de l'Inde lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur la résolution américano-albanaise exigeant le retrait des troupes russes d'Ukraine. Suite à ce vote, l'agence de presse émiratie WAM a fait état d'un appel téléphonique entre les chefs diplomatiques émiratis et américains. Suite à ces déclarations, la Russie a fait état d'une réunion à Moscou entre les ministres des affaires étrangères russe et émirati en début de semaine prochaine. 

En revanche, le Koweït et le Qatar n'ont pas critiqué la Russie, mais ont dénoncé la violence utilisée. L'Arabie saoudite, Oman et Bahreïn gardent le silence sur le conflit. 

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