Le pays se prépare à des élections démocratiques dans un contexte marqué par la tension et l'insécurité

Libia cede su candidatura a Marruecos en el Consejo de Paz de la Unión Africana

photo_camera AFP/FADEL SENNA - Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères du Maroc

La Libye a renoncé à sa candidature au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine en faveur du Maroc. Ceci a été confirmé par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, après un appel téléphonique avec son homologue libyen, Najla Al-Manqoush.  

Selon lui, cette décision sera "transmise officiellement à la Commission de l'Union africaine" et le retrait officiel de sa candidature pour "devenir membre du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine à travers l'élaboration du mandat 2022-2025, et y renoncer en faveur du Maroc" sera initié.  

Ce Conseil, qui est chargé de mettre en œuvre les décisions adoptées par l'Union, est composé de 15 pays. Sur ces quinze, cinq sont élus pour une période de trois ans, tandis que dix sont élus pour deux ans.  

La démission de la Libye est une réponse au soutien répété du Maroc à la tenue d'élections démocratiques dans ce pays. Au cours de la conversation téléphonique et selon Bourita, le ministre a souligné "le soutien ferme au gouvernement d'union nationale et aux institutions libyennes", en plus de souligner "ses efforts pour organiser des élections dans un cadre global, participatif et pragmatique, ce qui contribue au processus de recherche d'une solution définitive à la crise, assurant la stabilité de la Libye". 

lna libia

Selon une feuille de route parrainée par les Nations unies, la Libye doit organiser des élections présidentielles et parlementaires le 24 décembre. Ces élections sont marquées par une certaine controverse en raison des candidats qui se sont déjà présentés comme de futurs gouvernants. Parmi eux, le fils de l'ancien dictateur libyen, Saif al-Islam Kadhafi, qui sera en concurrence avec le maréchal chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar, qui à son tour sera confronté à un autre rival, l'actuel Premier ministre, Abdul Hamid Dbeibe. Parallèlement, la militante Leila ben Khalifa est devenue la première femme à se présenter à la présidence.  

Parmi ces candidats figure la candidature controversée d'Al-Islam Kadhafi, qui est accusé d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité lors des soulèvements en Libye dans le cadre du printemps arabe. Le parquet libyen a récemment émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Kadhafi pour son implication présumée avec des mercenaires russes.  

De plus, Dbeibe ayant refusé à plusieurs reprises de se présenter à de futures élections, l'annonce qu'il va se représenter est une surprise. Selon les observateurs internationaux, la position de Dbeibe est une tentative d'"exploiter sa position" afin d'essayer d'exclure Haftar d'une éventuelle carrière politique

saif al islam

Ce développement coïncide avec un discours prononcé samedi dernier par le chef du Conseil présidentiel libyen, Muhammad al-Manfi, qui a déclaré en marge d'une conférence nationale de la jeunesse à Tripoli que "l'initiative doit être prise de prendre des décisions appropriées qui placent la compétition politique dans le domaine de la compétition pacifique et démocratique sans agression ni préjugé".  

En outre, la volonté de la Libye de renoncer à sa candidature fait suite à la démission de l'envoyé spécial des Nations unies en Libye, Jan Kubis, un ancien ministre slovaque des affaires étrangères ayant des affiliations russes. Sa démission, qui est intervenue un mois avant les élections, a menacé de faire dérailler le processus de paix que la Libye tente de vivre. Fervent croyant que les élections apporteront la stabilité au pays, la démission de Kubis laisse un scénario incertain dans lequel les raisons de sa décision sont encore inconnues.  

Plus de 2,8 millions de Libyens sont appelés aux urnes. La communauté internationale suit prudemment ce processus, en espérant que la Libye ne sera pas le théâtre d'une nouvelle guerre civile. Les dirigeants internationaux ont déjà insisté sur la nécessité d'organiser des "élections libres, équitables, inclusives et crédibles" pour tenter de mettre un terme aux épisodes de guerre continus dans le pays.  

haftar

La Libye connaît depuis un an un cessez-le-feu entre les deux principales parties au conflit, le gouvernement d'entente nationale soutenu par la communauté internationale et l'armée nationale libyenne, dirigée par Haftar. Alors que le pays est actuellement dans un état de "calme tendu" alors qu'il se prépare à accueillir les élections, l'ONU a déjà prévenu que tout individu ou groupe qui porterait atteinte au processus électoral s'exposerait à des sanctions. 

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