Le Soudan cherche à défendre la transition démocratique dans un climat troublé par des confrontations sociales et politiques

La lutte pour une transition pacifique au Soudan

REUTERS/MOHAMED NURELDIN - Le chef du Conseil militaire de transition du Soudan, le lieutenant-général Abdel Fattah Al-Burhan, et le chef de la coalition de l'opposition soudanaise Ahmad al-Rabiah, célèbrent la signature de l'accord de partage du pouvoir, suite au renversement de l'ancien dirigeant Omar el-Béchir, à Khartoum, au Soudan, le 17 août 2019.

Cette semaine, le gouvernement soudanais s'est réuni d'urgence pour discuter de la situation compliquée dans le pays. Le week-end dernier, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue pour montrer leur soutien au retour de l'armée dans les institutions politiques, et donc au retour du régime militaire.

Dans ce contexte et en l'absence des forces de la révolution, couplée à des conflits internes entre les mêmes groupes, les dirigeants soudanais ont déjà déclaré que la transition politique ne peut continuer à maintenir cette situation.  

Lors des différentes manifestations, les manifestants ont manifesté devant le siège du cabinet dans le centre de Khartoum, la capitale, pour soutenir l'armée et demander la dissolution du gouvernement de transition. Ces demandes comprenaient également un retour à la plate-forme pour établir l'"Alliance pour la liberté et le changement et la restitution de la révolution détournée par les petites puissances". 

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Le rapporteur de la commission chargée de promouvoir le démantèlement des Frères musulmans au Soudan et la lutte contre le terrorisme, Wajdi Saleh, a exprimé que "la période de transition ne supporte pas l'absence de l'une des forces de la révolution". Saleh a souligné "la nécessité d'accélérer les étapes de la formation de la Commission sur la corruption afin d'activer le principe de responsabilité", avertissant qu'"ils ne permettront pas que le pays soit entraîné dans le chaos".

Face à l'agitation populaire et aux manifestations ultérieures réclamant un changement politique et un retour au régime militaire, le rapporteur a souligné que "le pluralisme et la disparité font partie des caractéristiques et des avantages de la démocratie", tout en réitérant sa "foi profonde dans la démocratie et la transformation civile".

Au Soudan, après des décennies de guerre civile, des rancœurs profondes de violence extrême et de vengeance sont entremêlées dans une société également divisée et conflictuelle. La seule solution, selon les leaders et les porte-parole de l'humanitaire, est de se battre pour des objectifs communs, ce qui est compliqué par la polarisation même de la société. 

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La mèche de la violence, de plus en plus raccourcie, crée des gouffres de différence entre les populations dont seuls le rapprochement des positions et l'humanité elle-même peuvent rapprocher l'autre. Toutefois, il est difficile de parler d'humanité lorsque le Soudan est le témoin de violations graves et continues des droits de l'homme, ce qui est clairement gravé dans la rétine des Soudanais.

Malgré tout, au sein du chaos, une partie de la société, en plus du soutien du gouvernement, veut continuer à se battre pour que le pays puisse atteindre une voie démocratique. La lutte pour la démocratie se poursuit et, afin d'atteindre cet objectif, le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok a présenté une nouvelle feuille de route de propositions politiques pour appeler à la consolidation d'un État démocratique. Ces 10 propositions visent à mettre en œuvre "les objectifs de la révolution", en commençant par amorcer une désescalade entre les deux parties et engager un dialogue sur les questions qui divisent les Forces du changement et de la liberté (FFC)

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Ces nouvelles mesures sont destinées à commencer à être mises en œuvre dans un contexte de conflit qui "n'est pas entre civils et militaires, mais entre le camp de la transition démocratique civile et le camp du renversement de la révolution", précise M. Hamdok. 

Ce chemin compliqué, menacé par les divisions et avec le rappel actuel de la tentative de coup d'État de septembre dernier, prend comme point de référence l'"obligation constitutionnelle" que le pays est "une république démocratique" et une "société multiethnique".

S'il y a une chose qui caractérise la démocratie, c'est la pluralité des opinions et des identités, ce qui peut aussi créer des différences au sein de la société, et dans le cas du Soudan, un pays qui n'a pas connu de pacifisme total, les divergences sont accentuées au point de conduire à la violence la plus cruelle.

Dans cette optique, le conseiller politique du premier ministre, Yasser Saeed Arman, a exigé l'extradition des personnes recherchées pour avoir commis de graves crimes contre l'humanité, ainsi qu'une réforme globale pour restructurer les structures du pouvoir et rétablir les droits du peuple soudanais

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Dans ce discours, Arman a reconnu "l'erreur des forces de la liberté" et de ne pas former correctement "un Conseil législatif", une institution qui "représente la voix du peuple". En outre, il a souligné que la question gouvernementale ne sera pas résolue "si ce n'est par la volonté du peuple soudanais" qui veut "un gouvernement civil pour gérer ses ressources", qualifiant de "faux" le slogan d'une éventuelle dissolution du gouvernement.

En ce qui concerne les menaces terroristes, M. Arman a salué les efforts déployés par les forces révolutionnaires pour obtenir des États-Unis qu'ils retirent le Soudan de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme. Sur le plan économique, il a salué les réformes des relations entre le Soudan et les organisations internationales, qui se sont répercutées positivement sur l'amélioration de l'économie locale. 

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Le Soudan se trouve donc dans une phase politique délicate où le mécontentement, combiné à l'ingérence et à la forte présence de l'armée dans la société, fait son chemin dans un climat de tension sociale et, surtout, d'incertitude. L'histoire du Soudan pèse lourdement sur un gouvernement de transition qui tente d'éliminer quelque chose d'aussi profondément ancré dans les Soudanais que la violence, dans un climat qui n'est pas propice à sa disparition.

Le pays du monde essaie de se conformer au pacifisme au sein d'une poudrière politique et sociale qui tente de défendre la démocratie comme symbole de pluralité et, en définitive, de liberté. 

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