La Mauritanie dispose d'importantes ressources maritimes et la pêche joue un rôle essentiel dans l'économie du pays

La reine Letizia s'informe sur le projet "poisson pour tous" en Mauritanie

Mardi, la reine Letizia a visité le projet promu par la coopération espagnole visant à livrer du poisson congelé dans une grande partie du pays afin que les personnes les plus pauvres puissent avoir accès à cet aliment à des prix abordables et améliorer leurs habitudes nutritionnelles.

Pour son premier jour d'activité dans le pays du Maghreb, où elle est arrivée hier soir, Doña Letizia, portant le gilet rouge des coopérants espagnols, s'est rendue sur la plateforme logistique de la Société nationale de distribution de poisson (SNDP), dans la banlieue de Nouakchott, l'un des projets phares que l'Espagne a lancé en 2012 avec cinq millions d'euros.

La Mauritanie, l'un des pays les plus pauvres du monde, fait de la pêche l'une de ses principales sources de richesse.

Cependant, ses ressources sont destinées à l'exportation ou à être capturées par des navires étrangers, notamment espagnols, qui pêchent dans ses eaux en échange d'une compensation.

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Cela signifie que, pendant des années, le poisson a été écarté du régime alimentaire de la population, qui est basé sur les produits agricoles et la viande, mais à un prix plus élevé.

Dans le cas de l'accord de pêche avec l'UE, deux pour cent des prises sont destinées à être distribuées aux Mauritaniens.

C'est à Nouadhibou, deuxième ville du pays, que les bateaux emmènent le poisson congelé, qui est ensuite distribué sur les différentes plateformes de stockage.

Une fois emballées, les rations sont transportées dans des camions réfrigérés vers quelque 400 points de distribution - en 2018, il y en avait environ 150 - dont certains sont situés à plus de 1 000 kilomètres à l'intérieur des terres, dans un pays presque entièrement désertique et deux fois plus grand que l'Espagne.

Du lundi au jeudi, chaque famille peut acheter chaque jour deux kilos de poisson, principalement des sardines et des maquereaux, pour environ 0,25 euros, soit l'équivalent d'une miche de pain.

"L'objectif est de manger du poisson au prix du pain et de réduire l'insécurité alimentaire", résume la coordinatrice des programmes et du développement rural de la coopération espagnole dans le pays du Maghreb, Lierni Galdós, qui estime qu'environ 300 000 personnes, sur une population totale de 4,5 millions d'habitants, bénéficieront du projet, dont les revenus dépassent à peine 100 euros par mois.

Accompagnée de l'épouse du Président mauritanien, Mariem Fadel Dah, la Reine a visité la chambre froide où les colis sont conservés et est montée à bord du camion où ils sont empilés pour le transport.

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Elle a également salué certaines des familles recevant le poisson, assises dans leurs robes traditionnelles sous une tente à côté d'une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Les bénéficiaires du SNDP accueillent Sa Majesté".

Selon Chibikl, père de douze enfants et vêtu d'un "boubous", la tunique locale typique, l'initiative "a changé la vie de nombreuses personnes", même s'il estime que le volume de la production doit être augmenté pour toucher davantage de personnes.

Compte tenu du succès du projet, qui a fait passer la consommation de poisson de quatre à 16 kilos par personne et par an, le gouvernement mauritanien a pris le contrôle de l'initiative il y a trois ans, bien que l'Espagne continue de fournir des fonds pour améliorer le réseau logistique.

"L'objectif est d'atteindre toutes les capitales provinciales", précise  Galdós.

Le projet a également permis de créer des emplois dans le secteur de la pêche et de la logistique, de sorte que les jeunes utilisent les cayucos pour gagner leur vie avec les filets au lieu de migrer à bord de ceux-ci vers des endroits comme les îles Canaries.

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