La mission des Nations unies au Soudan a entamé une série de pourparlers entre les parties afin de ramener le pays dans un processus de transition

La Russie participe à des consultations pour ramener la paix au Soudan

PHOTO/AFP - Volker Perthes, envoyé des Nations unies pour le Soudan, lors d'une conférence à Khartoum, au Soudan, le 10 janvier 2022.

La Russie fait un geste au Soudan. Ce pays africain, frappé par une crise politique et sociale majeure, tente d'élaborer une feuille de route pour remettre le pays sur la voie de la démocratie, à un moment délicat après la récente démission de l'ancien premier ministre, Abdullah Hamdok.

Face à cette situation, des pays comme l'Égypte et les États-Unis, alliés diplomatiques, ont tenté une médiation au Soudan afin de parvenir à un consensus sur l'élection d'un premier ministre capable de diriger la transition du pays. Toutefois, ce ne sont pas les seuls pays qui ont voulu intervenir dans la nouvelle scène politique du Soudan. La Russie a également souhaité s'exprimer sur la question et, depuis le palais républicain du Soudan, l'ambassadeur russe, Vladimir Giltov, a déclaré que Moscou "soutient les dirigeants et le peuple soudanais" et qu'elle s'efforcerait "d'aider les Soudanais à surmonter la situation actuelle" tout en respectant "les intérêts supérieurs du Soudan". 

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Lors d'une rencontre avec un membre du Conseil de souveraineté, Giltov a déclaré que les deux parties avaient discuté de la trajectoire des relations bilatérales entre la Russie et le Soudan et étaient convenues de les "renforcer" davantage et de favoriser la coopération conjointe "dans tous les domaines".

Depuis l'accord de paix signé en 2020 qui a mis fin à 17 ans de conflit, la Russie a suivi de près le processus de transition. Dans ce contexte, Giltov a déclaré à l'agence de presse soudanaise que le soutien de la Russie au Soudan découle du "succès" qui a eu lieu pendant la période de transition elle-même. 

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En outre, ces déclarations interviennent au moment où la Mission intégrée d'assistance à la transition des Nations unies au Soudan (UNITAMS) a appelé à des pourparlers pour soutenir le "consensus politique dans le pays", ce qui a été salué par le membre du Conseil de souveraineté soudanais Al-Taher Abu Bakr Hajar. En outre, ce moment coïncide avec un contexte dans lequel l'Union africaine, en raison du coup d'État perpétré en octobre dernier, a décidé de suspendre l'adhésion du Soudan à l'Union, ce qu'elle pourrait révoquer si une nouvelle trajectoire pacifique était atteinte.

Parallèlement, l'ambassadeur britannique a soutenu l'initiative proposée par le chef de l'UNITAMS pour tenter de parvenir à un consensus entre les différentes factions politiques, reflet d'une société fortement polarisée entre les partisans du régime militaire et ceux du régime civil et de la tenue ultérieure d'élections démocratiques. 

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Dans cette optique, l'envoyé spécial des Nations unies à Khartoum a déclaré lors d'une conférence de presse que sa première intention au Soudan était de "tenir des pourparlers" séparément "avec chaque partie". Il passerait ensuite à une deuxième phase dans laquelle il tenterait de mener un processus de négociation entre les deux parties, par le biais d'"une rencontre directe ou indirecte". 

Ainsi, via Twitter, le porte-parole a indiqué que des consultations initiales avaient eu lieu avec les différents partis politiques, notamment les Forces pour la déclaration de la liberté et du changement, le Parti communiste soudanais et le Parti du Congrès soudanais, ainsi qu'avec plusieurs représentants qui feraient partie de "comités de résistance". En outre, il a déclaré s'être entretenu avec des groupes de femmes et de la société civile afin de "parler à toutes les parties" pour parvenir à un règlement politique pacifique.

Par ailleurs, cette nouvelle feuille de route s'inscrit dans le cadre d'un plan annoncé il y a tout juste une semaine par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), qui a dévoilé un plan d'aide humanitaire destiné à soutenir le Soudan dans cette nouvelle phase politique. 

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Ce plan, qui vise à allouer 1,7 milliard de dollars, "sera consacré à des actions permettant de sauver des vies", selon le secrétaire général des Nations unies, Sthépane Dujarric. Le président du Conseil souverain, Abdel Fattah al-Burhan, figure politique qui a mené le coup d'État contre Hamdok, a vu d'un bon œil cette initiative.

Avant l'annonce de ce plan, le Soudan a connu une journée de manifestations intenses qui ont encore aggravé la situation politique et sociale du pays. Les autorités ont ouvertement mené une bataille contre les civils, ce qui n'a fait qu'enflammer la population.

Depuis le coup d'État, le pays est dans un état de gel politique. La transition, paralysée par la prise de pouvoir d'al-Burhan, tente de renaître des cendres de la violence.Le Soudan, un pays qui n'a pas encore connu la paix, tente de revenir au premier plan d'un processus pacifique où toutes les parties sont entendues et où la société est unie pour le bien commun : la défense de la démocratie. Cependant, la population porte le poids d'un passé violent et cruel qui a éloigné les discussions entre les parties elles-mêmes. Une fois encore, la diplomatie a pour rôle de résoudre un conflit qui, malgré les difficultés, veut et doit parvenir à la paix.

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