La fille du dissident lance un appel contre l'impunité du régime cubain

La théorie du complot sur la mort de Payá, sur le grand écran

photo_camera protestas cuba contra el gobierno

Le 22 juillet de cette année marque le 10e anniversaire de la mort du dissident cubain Osvaldo Paya. La Consejería de Cultura de la Comunidad de Madrid (CAM) accueillera la première du documentaire "La verdad sobre el asesinado de Oswaldo Payá y Harold Cepero" (La vérité sur l'assassinat d'Oswaldo Payá et Harold Cepero) le samedi 9 avril. En hommage à la vie et à l'héritage d'Oswaldo Payá, ce film de 10 minutes met en lumière toutes les preuves disponibles qui indiquent un "incident provoqué et non un accident", selon la Human Rights Foundation. 

Dans une interview accordée à ATALAYAR, Rosa María Payá (fille d'Oswaldo Payá) a déclaré catégoriquement à ce correspondant que la mort de son père était une "attaque de l'État, perpétrée par la sécurité du régime cubain contre Osvaldo Payá". Rosa María a soutenu que l'accident de la route, en tant que tel, n'a pas existé, mais qu'il s'agissait d'un assassinat prémédité par la sécurité de l'État cubain, lorsqu'une des voitures poursuivant le véhicule conduit par le leader des Nouvelles Générations du Parti Populaire (PP), Angel Carromero, (accompagné du Suédois Jens Aron, de Payá et de Cepero) l'a percutée, causant la mort de son père et d'Harold Cepero.

Selon Rosa María Payá, le documentaire analysera les faits avérés, les déclarations des témoins et les procédures judiciaires entourant l'affaire, suffisamment argumentés pour montrer que le régime cubain cache un crime qu'il aurait commis. "Je veux démasquer les Castro, d'où cet appel contre l'impunité du régime. Les Européens doivent savoir la vérité.

Dans le cadre de la conférence PAYÁ VIVE, qui se déroule dans le monde entier du 28 février au 22 juillet de cette année, des Cubains organisés de différents pays européens se réuniront pour partager des initiatives avec les institutions du Parlement européen et poursuivre les propositions présentées par la plateforme Steps for Change. "Nous cherchons à coordonner les actions des différentes associations cubaines à travers l'Europe ; l'union fait la force", a déclaré Rosa María Payá.

Selon Rosa María Payá, l'Observatoire cubain des droits de l'homme (OCDH) vient d'enregistrer un total de 232 protestations citoyennes dans différentes parties de l'île, bien qu'elles ne soient pas coordonnées. Apparemment, les mobilisations se poursuivent mais elles tentent d'être cachées à l'opinion publique mondiale. "Plus de 1000 prisonniers sont torturés et purgent des peines allant jusqu'à 18 ans de prison pour les mineurs. L'impunité avec laquelle ils se promènent dans le monde est une caractéristique constante du régime.  Selon les cas documentés par l'OCDH, 9 % des condamnés sont des femmes. Vingt-cinq pour cent sont des entrepreneurs. Vingt-six pour cent ont moins de 21 ans ; 35 % ont entre 21 et 30 ans ; 21 % ont entre 31 et 40 ans ; 10 % ont entre 41 et 50 ans ; et 6 % ont entre 51 et 60 ans.

La fille d'Oswaldo Payá a voulu dénoncer le fait que le dernier rapport de l'indice annuel Hanke 2020/2021 enregistre Cuba comme le pays le plus misérable du monde, sans oublier que le Kremlin a remis au régime une dette de 2,2 milliards de dollars et que Cuba ne condamne pas les actions atroces de Poutine en Ukraine. "Le régime cubain est une menace claire pour les démocraties occidentales et nous avons l'occasion de le dénoncer maintenant".

Concernant l'éventuel déploiement de troupes russes sur l'île, Payá a exhorté le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à expulser Cuba de la même manière qu'il l'a fait avec la Russie, précisément en raison de l'alliance stratégico-militaire conclue entre les deux nations. "Nous ne pouvons pas confirmer qu'il y a des troupes russes sur l'île, mais il y en a au Venezuela". 

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