Le président américain reconsidère la désignation après la pression des Émirats arabes unis

L'administration Biden envisage de redésigner les Houthis comme un groupe terroriste

AP/EVAN VUCCI - Le président Joe Biden lors d'une conférence de presse

Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi, lors de sa première conférence de presse de 2022, qu'il envisageait de redésigner la milice yéménite Houthi comme une organisation terroriste internationale. Ces remarques interviennent quelques jours après que le groupe soutenu par l'Iran a tué trois personnes dans une attaque de drone aux Émirats arabes unis.

À la veille de l'anniversaire de son investiture, Joe Biden a profité de la conférence de presse pour aborder les questions de politique étrangère, en abordant principalement la menace de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais aussi des questions sur le Yémen et l'Iran. Biden a officiellement retiré la milice houthie de la liste des organisations terroristes internationales quelques semaines après son entrée en fonction, une désignation qui avait été établie par son prédécesseur, Donald Trump.

AP/HANI MOHAMMED - Un combatiente rebelde hutí sostiene su arma durante una reunión destinada a movilizar a más combatientes en Saná

L'annonce du message de Biden sur la milice houthie est intervenue quelques instants après que l'ambassadeur des Émirats arabes unis, Yousef al-Otaiba, a publié sur son compte Twitter que l'administration Biden devrait rétablir la désignation en réponse aux attaques de lundi contre l'aéroport d'Abu Dhabi et un dépôt de carburant. Al-Otaiba a également tenu des consultations ces derniers jours avec le conseiller à la sécurité nationale de Biden, Jake Sullivan, au cours desquelles ils ont discuté de la situation à la suite des dernières attaques des Houthis. Dans un deuxième message sur Twitter, l'ambassade a affirmé qu'Al-Otaiba avait fait tout son possible lors de la réunion avec Sullivan pour que Biden désigne les Houthis comme une organisation terroriste.

En ce qui concerne le conflit, Biden a admis qu'"il sera très difficile" de mettre fin à la lutte entre les Houthis et le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, dont les Émirats arabes unis sont membres. Tout cela à un moment où les Nations unies ont qualifié le conflit yéménite de pire catastrophe humanitaire au monde.

PHOTO/REUTERS - Militantes hutíes cerca de la ciudad de Hodeidah, Yemen

L'envoyé spécial américain au Yémen, Tim Lenderking, a été envoyé dans le Golfe et à Londres mercredi "pour relancer les efforts de paix en coordination avec les Nations unies, les hauts responsables des gouvernements régionaux et d'autres partenaires internationaux", a déclaré le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, dans un communiqué. "L'envoyé spécial et son équipe feront pression sur les parties pour qu'elles mettent fin à l'escalade militaire et s'engagent pleinement dans un processus de paix inclusif mené par les Nations unies", a ajouté Price.

Lenderking a également évoqué le sort des civils, annonçant qu'elle est "nécessaire de toute urgence pour soulager les graves crises humanitaires et économiques auxquelles sont confrontés les Yéménites". Selon les chiffres de l'ONU, plus de 16 millions de personnes au Yémen ont déjà besoin d'une aide estimée à 3,9 milliards de dollars

AFP/ESSA AHMED - Empleados del Programa Mundial de Alimentos (WFP) distribuyen artículos humanitarios en la capital de Yemen, Saná

Par ailleurs, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'est entretenu mercredi avec le prince héritier d'Abou Dhabi, le cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan, au cours duquel il a exprimé ses condoléances pour les pertes de vies humaines et souligné son "soutien indéfectible à la sécurité et à la défense des Émirats arabes unis contre toutes les menaces".

Dans un autre développement, Biden a fait référence aux relations avec l'Iran. Le dirigeant américain s'est également efforcé de ramener l'Iran à la table des négociations sur son programme d'armement nucléaire. "Ce n'est pas le moment d'abandonner. Il y a des progrès à faire", a déclaré Biden. À cet égard, le président américain a été critiqué pour son manque de fermeté à l'égard des Houthis, qui sont soutenus par l'Iran.

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