L'AJE proteste contre l'arrestation d'Andrei Alieksandraou et d'autres journalistes en Biélorussie
L'Association des journalistes européens proteste vivement contre l'arrestation, depuis le 12 janvier, du journaliste biélorusse Andreï Aliaksandraou pour des raisons d'ordre public. L'AJE demande sa libération immédiate et celle de huit autres journalistes biélorusses qui sont détenus en prison pour avoir fait des reportages sur les manifestations publiques contre le gouvernement.
Aliaksandraou est un partenaire de longue date de l´AJE. Il a été vice-président de l'Association bélarussienne des journalistes de 2009 à 2012, et est fondateur et directeur du site web d'information du Belarus Journal.
Suite aux élections présidentielles frauduleuses d'août dernier, des centaines de journalistes ont été arrêtés au Belarus dans le cadre d'une répression souvent violente du gouvernement d'Alexandre Loukachenko, qui était déjà au pouvoir depuis 26 ans. Depuis les élections, les grandes manifestations publiques se poursuivent à Minsk et dans d'autres villes, et selon certaines informations, de nombreux journalistes et manifestants ont été attaqués et blessés par la police. De nombreux travailleurs des médias étrangers au Belarus se sont vu retirer leur carte de presse et plusieurs ont été expulsés.
L'Union européenne n'a pas reconnu la légalité des élections, affirmant qu'elles n'étaient pas "libres et équitables". Et une enquête soutenue par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a révélé des violations massives et systématiques des droits fondamentaux avant et après les élections.
En novembre dernier, l'Association des journalistes du Belarus a reçu le prestigieux prix de la liberté des médias décerné par la Coalition mondiale pour la liberté des médias, qui regroupe aujourd'hui plus de 40 pays et a été créée en 2019 par le Royaume-Uni et le Canada. Le prix a récompensé l'association BAJ pour son engagement à couvrir les droits de l'homme et la fraude électorale face à la violence et aux menaces. Les journalistes biélorusses qui ont fait des reportages sur les manifestations de masse auraient également été battus, leur matériel endommagé et certains auraient été envoyés en prison pour "décisions judiciaires injustes".
Tous les journalistes bélarussiens arrêtés ou détenus pour avoir fait des reportages sur les élections frauduleuses de l'année dernière doivent être libérés et les enquêtes à leur encontre doivent cesser. Des enquêtes criminelles complètes et efficaces devraient être menées pour identifier et punir les policiers et autres agents de sécurité qui ont maltraité et abusé des membres des médias lors de manifestations ou en détention.
Signé: Otmar Lahodynsky, président de la JNA / William Horsley, représentant pour la liberté des médias à la JNA
