L'envoyé spécial pour le dossier du Sahara à l'ONU a annoncé son retrait, augmentant la tension diplomatique entre les deux pays voisins

Argelia abandona la mesa redonda sobre el Sáhara marroquí en la ONU

PHOTO/ARCHIVO - Point de passage frontalier entre l'Algérie et le Maroc

L'Algérie se distancie encore plus du Maroc. Loin de vouloir renverser la situation diplomatique, Alger a été le protagoniste d'un épisode important après avoir décidé de quitter la table où devait être discutée une solution au conflit du Sahara. Un événement important qui souligne la volonté de l'Algérie de ne pas combler l'écart.

L'envoyé algérien pour le dossier du Sahara, Ammar Bellani, a déclaré que l'Algérie avait informé le Conseil de sécurité de son retrait d'une table ronde pour discuter des négociations tripartites sur la question du Sahara occidental. 

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Le retrait de l'Algérie répond aux craintes de l'Algérie que les décisions ne conduisent à des engagements qui obligeraient l'Algérie à prendre des mesures. Les observateurs internationaux estiment que l'Algérie a souffert de la rupture diplomatique exécutée unilatéralement par Alger. Cependant, loin de permettre un rapprochement, la nouvelle démarche de l'Algérie rend plus difficiles les négociations en vue d'une solution au conflit et continue de créer de nouvelles distances avec le Maroc.

L'Algérie a participé aux deux premières réunions des autres tables rondes sur cette question. Ces négociations, qui se sont tenues à deux reprises à Genève en 2018 et 2019, ont pu réunir des représentants marocains et algériens ainsi que des responsables du Front Polisario. Selon les médias marocains, après avoir annoncé son retrait, l'Algérie chercherait à "confondre" le nouvel envoyé de l'ONU pour le dossier du Sahara, Staffan de Mistura, et à "entraver" les efforts visant à faire progresser les négociations. 

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Suite à cette action de l'Algérie, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le pays à "revenir à la table ronde" pour tenter de reprendre le processus politique afin d'essayer de trouver une solution conformément aux résolutions ratifiées par le Conseil de sécurité en 2018.

Après avoir annoncé son retrait, l'envoyé algérien a déclaré que la décision de se retirer "est due au fait que cette formule (la table ronde) n'est plus un moyen idéal pour contribuer à la résolution du conflit, le Maroc ayant été utilisé politiquement et de mauvaise foi pour présenter l'Algérie comme une partie au conflit". 

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Ainsi, la distance entre l'Algérie et le Maroc devient plus que notoire. En août dernier, l'Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume alaouite après avoir fait valoir que la rupture était le résultat d'"une série de désaccords" avec son pays voisin. Cette décision n'a pas surpris le Maroc, puisque le Royaume, à travers un discours du Roi Mohammed VI, a tenté de tendre la main à l'Algérie, en affirmant sa fraternité.

Cette décision a déjà eu ses premières conséquences. Avec cette rupture, l'approvisionnement en gaz algérien reste dans la balance. Si l'Algérie décide de mettre fin à l'accord, qui doit expirer le 31 octobre, le Maroc ne sera plus en mesure de s'approvisionner par le biais du gazoduc GME. Par précaution, le royaume s'est déjà tourné vers l'Espagne pour tenter d'inverser le flux de gaz. 

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Avec le départ de l'Algérie de la table, le clivage entre les pays voisins se refroidit à un moment où la région d'Afrique du Nord est engagée dans une importante diplomatie. 

Dans ce contexte, l'ambassadeur du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a déclaré que l'Algérie, la "véritable partie responsable de la création et du maintien du différend régional artificiel sur la question du Sahara marocain, est appelée à s'engager pleinement dans le processus de la table ronde dans un esprit de réalisme et de compromis".

Ce n'est pas la première fois que le Maroc affirme que l'Algérie a un rôle important à jouer dans la solution du problème. Dans ce contexte, le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, a appelé l'Algérie à reconnaître "sa responsabilité en tant que partie au conflit afin de faciliter la mission de l'ONU" pour tenter de trouver une solution.


 

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