L'Algérie, médiateur entre le Hamas et Al-Fatah
Le Hamas et Al-Fatah entameront un nouveau cycle de négociations le mois prochain en Algérie. Ceci a été confirmé par l'ambassadeur palestinien à Alger, Fayed Mohamed Mahmoud Abu Aita, et Wassel Abu Yousef, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Selon Abu Yousef, "l'objectif de la reprise du dialogue de réconciliation est de mettre fin à la division interne et de retrouver l'unité entre les Palestiniens pour faire face à la politique israélienne actuelle", selon EFE.
Quinze ans après, les violents affrontements de l'été 2007 continuent de provoquer des tensions et des divisions politiques parmi les Palestiniens. Les luttes de pouvoir entre les deux factions ont commencé après la victoire du Hamas aux élections générales palestiniennes de 2006 et ont pris fin après que la formation islamiste a pris le contrôle total de la bande de Gaza. Al-Fatah, le parti laïque et la principale composante de l'OLP, conserve la Cisjordanie.
Depuis lors, le Hamas et Al-Fatah ont tenu plusieurs séries de pourparlers dans différents pays de la région, notamment en Turquie, en Syrie et en Égypte, dans le but de faire progresser ce dialogue national. Lors des négociations au Caire en 2017, les deux factions ont réussi à signer un accord pour mettre fin à la division interne palestinienne, posant ainsi les bases d'une réconciliation. Cependant, les différences entre les factions ont empêché toute avancée significative.
L'Algérie est une autre nation qui s'est positionnée comme un médiateur fiable entre le Hamas et le Fatah. En juillet dernier, à l'occasion des festivités du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, les dirigeants des deux factions se sont rencontrés pour la première fois depuis des années. Le président algérien Abdelmajid Tebboune a accueilli à Alger la rencontre entre le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Ismail Haniyeh, après des années de rivalité.
Quelques mois plus tard, le pays d'Afrique du Nord est à nouveau le lieu de dialogue entre les factions palestiniennes. Outre le Hamas et le Fatah, 13 autres factions devraient prendre part aux pourparlers, dont le Jihad islamique palestinien (PIJ), un mouvement considéré comme terroriste par plusieurs pays occidentaux, tout comme le Hamas.
Pour l'ambassadeur palestinien à Alger, Fayed Mohamed Mahmoud Abu Aita, l'Algérie a "un rôle clé dans le rétablissement de l'équilibre dans la région" en raison de "son importante action diplomatique au niveau régional et international", a-t-il déclaré à l'agence de presse algérienne APS.
Abu Aita a salué la "position courageuse" du gouvernement Tebboune en faveur de la cause palestinienne et a condamné la position de nombreux pays arabes qui "ont brisé le consensus arabe en changeant leur position sur la question palestinienne", faisant référence aux nations qui ont choisi de normaliser leurs relations avec Israël.
En ce qui concerne le prochain cycle de négociations entre les factions palestiniennes, Abu Aita a déclaré que "des efforts sont faits" pour parvenir à la réconciliation. "L'Algérie se concertera pour assurer le succès de cette rencontre, notamment avant le prochain sommet arabe", a-t-il déclaré. Un mois après les négociations palestiniennes, l'Algérie accueillera le sommet de la Ligue arabe. "Nous, Palestiniens, attendons avec impatience les résultats de ce sommet", a-t-il ajouté.
Wassel Abu Yousef, membre du comité exécutif de l'OLP, a quant à lui déclaré à l'IANS que l'Algérie et l'Égypte avaient "coordonné et parrainé la réconciliation palestinienne afin de garantir le succès de la conclusion d'un accord avant le sommet arabe".
