La Syrie a informé l'Algérie qu'elle préférait que la question de sa réadmission au prochain sommet "ne soit pas soulevée"

L'Algérie perd son soutien diplomatique au sommet de la Ligue arabe

PHOTO/FAROUK BATICHE - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'exprime lors de sa cérémonie de prestation de serment

La capacité de l'Algérie à rassembler les pays arabes lors du prochain sommet de la Ligue arabe - provisoirement prévu les 1er et 2 novembre - continue d'être remise en question par ses voisins régionaux.

Comme le gouvernement algérien l'a déclaré aux journalistes à l'issue d'une session ordinaire du parlement du pays, l'Algérie serait "déçue par la campagne de report" qu'elle subit sous la pression de pays comme l'Égypte. Après la session parlementaire, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamrara, a souligné devant les médias que l'Algérie "est prête" à accueillir la réunion. 

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Dans cette optique, le Caire fait valoir que l'Algérie devrait reporter la tenue de ce qui serait la 31e session à un moment où les deux pays traversent une situation diplomatique délicate. L'une des principales raisons de cette crise est la récente visite du Premier ministre éthiopien Abey Ahmed Ali dans ce pays d'Afrique du Nord. Outre le renforcement des relations entre l'Éthiopie et l'Algérie, cette visite constitue une menace pour la crise diplomatique actuelle entre l'Égypte et l'Éthiopie concernant l'accès aux ressources en eau du Nil.

En conséquence, l'Égypte a proposé de reporter le sommet, invoquant des différences de calendrier, ainsi que des désaccords politiques sur les relations compliquées que l'Algérie entretient actuellement avec des pays tels que le Maroc, notamment sur le conflit du Sahara occidental. L'Algérie favoriserait Addis-Abeba dans ses différends avec l'Égypte et le Soudan concernant la construction du barrage de la Grande Renaissance, un projet de plusieurs milliards de dollars situé dans le bassin du Nil. 

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Les relations de l'Algérie avec l'Iran vis-à-vis des gouvernements du Golfe sont une autre raison de la méfiance croissante entre les pays de la région. L'Algérie a également été l'un des rares pays d'Afrique du Nord à maintenir une position ouvertement anti-israélienne, décrivant toute relation avec Israël comme "irresponsable", ce qui heurte de plein fouet les relations récemment établies par plusieurs pays arabes tels que les Émirats arabes unis et Bahreïn avec l'État israélien, à la suite des accords d'Abraham.

Pour sa part, Israël, conscient de la position de l'Algérie et de sa gravitation vers Téhéran, est très critique à l'égard des actions du pays. Ainsi, lors d'une conférence de presse à Casablanca en août dernier, le ministre des Affaires étrangères de Tel Aviv, Yair Lapid, a déclaré aux médias arabes que l'Algérie "est devenue, depuis le début du printemps arabe, un passage pour les mouvements terroristes à l'instigation de l'Iran".

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Une autre question sensible qui suscite des désaccords entre les différents membres de la Ligue est le retour éventuel de la Syrie. En 2011, suite au déclenchement de la guerre civile dans le pays, la Syrie a été exclue de la Ligue arabe et l'est restée jusqu'à ce jour. Contrairement à l'Égypte, qui a imposé de multiples sanctions au régime d'Al-Asad, l'Algérie s'est maintenant montrée disposée à rejoindre Damas, créant ainsi différentes divisions parmi les membres de la Ligue.

Cependant, dans un geste qui pourrait nuire à l'Algérie, la Syrie veut rester en dehors du sommet. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, a informé l'Algérie que son pays ne se retirera pas du sommet de la Ligue arabe et a demandé que la question "ne soit pas soulevée" lors des réunions.

Selon le ministère algérien dans un communiqué, cette décision a été prise après une conversation téléphonique entre Lamamra et son homologue syrien dans le cadre des consultations que l'Algérie mène avec différents pays arabes "en vue de créer les conditions de réussite du sommet"

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Le même communiqué rapporte que "parmi les questions abordées à cette occasion figure la relation entre la République arabe syrienne et la Ligue des États arabes, à propos de laquelle le chef de la diplomatie syrienne a indiqué que son pays préfère que la question de la reprise de son siège à la Ligue lors du sommet d'Alger ne soit pas soulevée".

Il a ajouté que "les deux parties ont également exprimé leur aspiration à voir le sommet couronné de résultats constructifs qui contribueraient à un climat politique plus sain et renforceraient les relations interarabes en vue de promouvoir une action arabe commune". 

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