Les États-Unis ne cèdent pas aux demandes iraniennes concernant la radiation du Corps des gardiens de la révolution islamique et le travail de l'AIEA dans le pays perse

Lapid et Biden discutent de l'accord sur le nucléaire iranien

photo_camera AFP/MANDEL NGAN - Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Yair Lapid réagissent lors de la signature d'un engagement de sécurité à l'hôtel Waldorf Astoria à Jérusalem

L'accord nucléaire avec l'Iran est déjà un compte à rebours, comme en témoignent les derniers efforts d'Israël pour l'éviter. Une préoccupation dont le Premier ministre israélien par intérim, Yair Lapid, a fait part au président américain Joe Biden lors d'un appel téléphonique mercredi.

Selon le bureau du Premier ministre, au cours de l'appel de 45 minutes, les deux dirigeants ont parlé "longuement" des négociations qui ont précédé l'accord et de "l'engagement commun de stopper la progression de l'Iran vers l'armement nucléaire". En ce sens, et selon les bases de l'accord, l'Iran ne sera pas autorisé à enrichir l'uranium au-delà de 20 % ou à en stocker plus de 60 %, dans le but de garantir que la République islamique ne dispose pas d'une arme nucléaire. 

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Et en diminuant le potentiel de l'Iran, on réduirait aussi la menace qu'il représente dans la région, la principale préoccupation d'Israël. Les "activités terroristes de l'Iran au Moyen-Orient et au-delà", comme l'a décrit Lapid lors de son appel avec Biden, dont le Premier ministre a tiré une conclusion claire : Biden a déclaré que les États-Unis ne feraient aucun compromis sur des questions sans rapport avec le contenu de l'accord, telles que le retrait du Corps des gardiens de la révolution islamique de la liste des groupes terroristes et la détention de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en Iran.

Yair Lapid a également remercié les États-Unis pour leurs dernières frappes en Syrie, qui ont tué quatre miliciens soutenus par l'Iran. Pour sa part, selon Lapid, Biden "a souligné son profond engagement en faveur de la sécurité de l'État d'Israël et de la préservation de la capacité d'Israël à dissuader ses ennemis et à se défendre contre toute menace". À cet égard, les deux dirigeants ont mentionné la liberté d'Israël de se protéger des menaces iraniennes, ce que les dirigeants israéliens ont souligné ces dernières semaines.

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L'urgence de l'appel avec les États-Unis a été motivée par la progression rapide du projet de l'UE du 8 août, qu'Israël a qualifié d'"inacceptable". Le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a déclaré qu'il avait bon espoir que cet accord avec l'Iran puisse être signé "dans les prochains jours", suite aux récents développements positifs. Une déclaration également reprise par le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby : "Nous sommes plus proches maintenant que nous ne l'avons été ces dernières semaines et ces derniers mois".

Cependant, tout n'a pas été décidé. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a demandé davantage de garanties aux États-Unis et la fin des enquêtes de l'AIEA, ce que les dirigeants occidentaux ne sont pas disposés à accepter. Cette demande a également été formulée en début de semaine par le président iranien Ebrahim Raisi lui-même.

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En attendant, Israël profite du compte à rebours pour empêcher l'accord. L'appel de Lapid n'est qu'une tentative de plus, après la visite du ministre israélien de la Défense Benny Gantz et du conseiller à la sécurité nationale Eyal Hulata à Washington pour maintenir la pression. À cet égard, le chef du Mossad, David Barnea, devrait se rendre dans la capitale américaine pour intensifier l'engagement d'Israël, et le Premier ministre Lapid devrait se rendre en Allemagne et à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, où il cherchera à obtenir une audience avec Joe Biden.

Les derniers pourparlers bilatéraux ont également incité la secrétaire d'État adjointe américaine chargée des affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, à se rendre en Israël pour rencontrer des responsables entre le 29 août et le 4 septembre, date à laquelle elle doit également se rendre en Tunisie, en Cisjordanie et en Jordanie.

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.

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