Samedi, des dizaines de personnes ont été tuées dans une prison des Houthis utilisée pour héberger des migrants

L'Arabie saoudite dément le bombardement d'un centre de détention au Yémen

photo_camera AFP/FAYEZ NURELDINE - Le porte-parole de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, le colonel Turki al-Maliki

La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui intervient depuis 2015 contre les rebelles houthis au Yémen, alignés sur l'Iran, a nié son implication dans le bombardement d'un centre pénitentiaire dans la province de Saada, où plus de 60 personnes ont été tuées dans l'attaque, affirmant que l'établissement n'était pas un lieu restreint pour les attaques.

"Ces affirmations de la milice (houthie) sont sans fondement", a déclaré le porte-parole de la brigade, Turki al-Malki, dans un communiqué repris par l'agence de presse étatique saoudienne SPA.

Le général a également précisé que le site ne figurait pas sur les listes des installations qui ne peuvent être bombardées, convenues avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) ainsi qu'avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et a affirmé qu'il ne répondait pas "aux règles du droit international humanitaire relatives aux centres de détention (...) qui établit des symboles distinctifs et des mesures préventives pour ces lieux". 

"Le commandement des forces conjointes de la coalition partagera avec l'OCHA et le CICR les faits et les détails, ainsi que la désinformation médiatique affichée par la milice terroriste houthie concernant la cible et son emplacement", a déclaré le porte-parole de la brigade al-Malki. 

Secrétaire d'État Antony Blinken

Selon le dernier bilan fourni à EFE par la Direction de la santé de Saada, au moins 63 personnes ont été tuées et 140 blessées sur le site de l'attaque.

Toutefois, le ministère de la Santé du gouvernement houthi a porté le nombre de morts à 77 et le nombre de blessés à 190. 

Cette attaque fait suite à un autre bombardement dévastateur dans la capitale de Sana'a, tenue par les rebelles, qui a fait 14 morts et 11 blessés. 

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les attaques de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite. 

L'attaque a eu lieu dans un centre de détention pour les accusés en attente de jugement, dont beaucoup sont des migrants africains arrivés au Yémen dans le but d'accéder à l'Arabie saoudite, qui borde Saada, en réponse aux attaques précédentes des rebelles à Abu Dhabi. 

Une capture d'image tirée d'une vidéo fournie par le Bureau des médias du groupe Al-Huthi montre le porte-parole militaire Huthi, le général de brigade Yahya Saree, s'exprimant lors d'une conférence de presse.

Du côté américain, le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré que la situation actuelle dans le pays était un "sujet de grande préoccupation pour les États-Unis" et a appelé à une "désescalade" du conflit.

"L'escalade des combats ne fait qu'exacerber la grave crise humanitaire et les souffrances du peuple yéménite. C'est pourquoi les États-Unis appellent toutes les parties au conflit à la désescalade", a déclaré M. Blinken dans un communiqué du département d'État.  

En conséquence, le secrétaire d'État a appelé les parties au conflit à "respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international" et à s'engager en faveur d'une "solution diplomatique pacifique". 

Selon les informations du département d'État, M. Blinken s'est entretenu avec son homologue saoudien, Faisal bin Farhan al Saud, et l'a assuré de son "engagement à aider les partenaires du Golfe à améliorer leurs capacités de défense contre les menaces provenant du Yémen".

Des partisans du mouvement Houthi portent un drone factice lors d'un rassemblement organisé pour commémorer l'Achoura à Saada, au Yémen, le 10 septembre 2019. 

Les Houthis ont également attaqué à plusieurs reprises l'Arabie saoudite, intensifiant leurs attaques récemment. 

Lundi dernier, une frappe de drone des Houthis a tué trois personnes aux Émirats Arabes Unis.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a qualifié les attaques d'Abu Dhabi de "crimes terroristes odieux".

Le Conseil a "condamné dans les termes les plus forts les attaques terroristes odieuses qui ont eu lieu à Abu Dhabi".

L'organe des Nations unies a également souligné "la nécessité de tenir pour responsables les auteurs, organisateurs, financiers et commanditaires de ces actes de terrorisme répréhensibles et de les traduire en justice".

 Les rebelles houthis au Yémen ont bloqué la moitié des programmes de livraison de l'aide de l'ONU dans ce pays déchiré par la guerre

En outre, le Conseil de sécurité des Nations unies a ajouté que "tout acte de terrorisme est criminel et injustifiable, quelle qu'en soit la motivation, où qu'il soit commis, à tout moment et par qui que ce soit", menaçant "la paix et la sécurité internationales causées par les actes terroristes".

Les rebelles soutenus par l'Iran contrôlent toujours la capitale yéménite et d'autres régions du nord après sept ans de guerre civile. 

Les tensions se sont intensifiées depuis qu'une coalition dirigée par l'Arabie saoudite est intervenue en 2015 pour rétablir le gouvernement reconnu dans la capitale, Sanaa.  

Cette guerre a été décrite par l'ONU comme la plus grande crise humanitaire du monde.

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