Le prince héritier Mohammed bin Salman ouvre le deuxième sommet de l'initiative verte du Moyen-Orient à la COP27 en Égypte

L'Arabie saoudite à l'avant-garde de la transition écologique au Moyen-Orient

photo_camera PHOTO/ARCHIVO - Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed bin Salman, et le président égyptien, Abdel Fattah El Sisi

La COP27 est une nouvelle occasion de placer la conservation de l'environnement au centre du débat public. Les effets du changement climatique se sont intensifiés, selon les données de l'Organisation météorologique mondiale. Au cours des huit dernières années, la planète a connu les températures les plus élevées jamais enregistrées en raison, entre autres, de l'utilisation récurrente des combustibles fossiles, selon un rapport de l'agence des Nations unies. 

La crise climatique touche tout le monde sans exception, mais pas de la même manière. Certaines régions sont plus vulnérables que d'autres aux conséquences de ce phénomène. L'une des régions les plus exposées est le Moyen-Orient, où l'ONU a mis en garde contre les risques pour l'approvisionnement en eau et les systèmes de production alimentaire. La pénurie d'eau est un véritable problème. Sur les 17 pays du monde souffrant de "stress hydrique", 12 se trouvent dans cette région, selon l'Institut des ressources mondiales. 

L'Égypte accueille cette année la 27e session de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique. Le président égyptien Abdel Fattah El Sisi a accueilli lundi des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, de ministres, de délégations diplomatiques et de militants du climat dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, pour discuter du changement climatique mondial au cours des deux prochaines semaines.

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a profité de l'occasion pour convoquer les dirigeants du Moyen-Orient présents lundi à sa propre réunion multilatérale sur le climat, le deuxième sommet de l'Initiative verte du Moyen-Orient (MGI), qu'il a coprésidé avec El Sisi. Le "royaume du désert" prévoit d'unir ses efforts au niveau régional pour combattre conjointement une crise qui le touche directement avec la désertification de la zone comprenant l'Irak, la Syrie, la Jordanie et l'Iran et la sécheresse qui s'étend dans le Golfe. 

"Les États prospères du Golfe sont confrontés à une diminution des ressources en eau douce au cours des 50 prochaines années, tandis que dans l'Irak déchiré par les conflits, les températures moyennes augmentent de deux à sept fois plus vite que la moyenne mondiale", a écrit Ranj Alaaldin, chercheur à Brookings, qui voit dans ces changements un catalyseur de conflits futurs

Le nouveau premier ministre saoudien, connu sous ses initiales MBS, a dirigé une réunion au cours de laquelle il a annoncé que Riyad contribuerait à hauteur de 2,5 milliards de dollars à l'initiative verte du Moyen-Orient, un projet ambitieux lancé il y a un peu plus d'un an par le prince héritier dans le but de réduire de plus de 60 % les émissions de carbone dans la production régionale d'hydrocarbures. "Cela se fera en finançant des projets qui soutiennent la transition verte et encouragent une plus grande innovation", a-t-il souligné.

 REUTERS/STEFAN ROUSSEAU - El primer ministro Rishi Sunak llega para reunirse con Mohamed bin Zayed Al Nahyan de los Emiratos Árabes Unidos durante la cumbre Cop27 en Sharm el-Sheikh, Egipto

Le financement serait assuré au cours de la prochaine décennie par le Fonds d'investissement public, le fonds souverain contrôlé par MBS. Les plans décennaux du gouvernement saoudien prévoient de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du pétrole et de produire au moins la moitié de son électricité à partir d'énergies renouvelables, ce qui va à l'encontre des récentes mesures prises par Saudi Aramco, le géant pétrolier public, qui a investi des milliards de dollars dans l'expansion de sa capacité de production de pétrole. 

Pour sa part, le président émirati a réaffirmé le rôle de son pays en tant que producteur d'énergie "responsable". "Nous continuerons à jouer ce rôle tant que le monde aura besoin de pétrole et de gaz", a déclaré Mohammed bin Zayed dans un discours destiné à apaiser ses partenaires occidentaux. Dans ce sens, les autorités émiraties ont commencé à préparer l'organisation du prochain sommet sur le climat, la COP28, à Dubaï. Ils sont donc les premiers intéressés par la concrétisation de certains progrès. 

"Parmi les pays fragiles de la région, les Émirats arabes unis ont la consommation d'eau par habitant la plus élevée au monde, mais risquent d'épuiser leurs ressources en eau douce au cours des 50 prochaines années en raison de la croissance démographique et de l'augmentation de la consommation d'eau domestique", avertit Alaaldin dans le rapport de Brookings. Chacun devra chercher des solutions.

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