Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a ouvert la session en dénonçant un monde de plus en plus fracturé et menacé

Le 77e débat de l'Assemblée générale des Nations unies s'ouvre sur le pessimisme

photo_camera UN Photo/Cia Pak - Le Secrétaire général António Guterres s'adresse à l'ouverture du débat de la soixante-dix-septième session de l'Assemblée générale.

"Le monde a de gros problèmes". C'est par cette phrase qu'António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a ouvert le débat général de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Le leader de l'organisation mondiale a prononcé un discours pessimiste avec de nombreux avertissements avant de céder la place aux chefs d'État et de gouvernement du monde entier. 

Guterres a envoyé un message d'avertissement aux dirigeants mondiaux, soulignant la fracture progressive de la communauté internationale et les défis majeurs auxquels le monde est confronté. Parallèlement à son message d'alarme, Guterres a appelé à une coopération internationale entre les pays afin d'endiguer les menaces qui pèsent sur la planète. Guterres a notamment attiré l'attention sur les effets de la guerre en Ukraine sur le monde et la crise alimentaire qu'elle a provoquée. 

Guterres a également abordé la question des engrais nécessaires aux cultures mondiales, qui font défaut depuis le début de la guerre. Utilisant une métaphore, il a donné comme exemple à suivre le pacte conclu entre l'ONU, la Turquie, l'Ukraine et la Russie pour ouvrir un corridor maritime pour les céréales et les engrais plus tôt cet été. "Mais nous avons également besoin d'espoir", a ajouté Guterres.

UN Photo/Cia Pak - Csaba Kőrösi, President of the seventy-seventh session of the United Nations General Assembly

Dans son discours, le secrétaire général des Nations unies a également mis l'accent sur la hausse des prix mondiaux. Il a dénoncé une augmentation des inégalités et de la pauvreté chez les plus pauvres. "Cette crise menace le destin de notre humanité".

Le diplomate portugais a également abordé l'alerte climatique qui menace la planète Terre. Un problème qui, selon le secrétaire général, ne peut plus être ignoré. "C'est le problème majeur de notre époque. Ce doit être la priorité de tous les gouvernements". Guterres a déploré que les émissions de gaz à effet de serre ne soient pas suffisamment réduites pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. 

"Nous nous dirigeons vers une catastrophe climatique", a-t-il déclaré, citant les inondations au Pakistan comme preuve des cataclysmes que provoque le réchauffement climatique. Il a ajouté que les personnes les plus pauvres de la planète, qui sont les moins touchées par le réchauffement climatique, sont les plus durement frappées par ses conséquences. "En particulier les femmes et les filles". 

UN Photo/Cia Pak - A wide view of the General Assembly Hall

Par ces messages, Guterres a lancé une attaque cinglante contre l'industrie des combustibles fossiles, un discours qu'il tient depuis des années, mais qu'il a renouvelé avec force lors de son allocution devant les dirigeants mondiaux à New York. Le secrétaire général a appelé les économies développées du monde entier à s'attaquer directement aux bénéfices exceptionnels des grandes entreprises d'énergie fossile. 

Enfin, Guterres a attiré l'attention sur le mauvais état des Objectifs de développement durable, pour lesquels il a demandé au G20 un plan de relance urgent composé de quatre points : le renforcement des banques multilatérales de développement afin d'offrir des conditions favorables aux pays en développement ; l'allègement de la dette mondiale par le biais d'un mécanisme efficace pour les pays en développement ; l'augmentation des liquidités du FMI et des autres facilités bancaires mondiales ; et enfin, quatrièmement, il a demandé aux gouvernements de renforcer les fonds spécialisés tels que le fonds mondial ou le fonds vert pour le climat. 

"Excellences, la divergence entre les pays développés et les pays en développement devient de plus en plus dangereuse. Il existe un manque de confiance qui empoisonne les sphères de la coopération mondiale. Mais nous pouvons encore faire fleurir l'espoir", a conclu le secrétaire général des Nations unies.

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