L'ancien prince Hamza bin Hussein est à nouveau en état d'arrestation, un mois seulement après avoir renoncé à son titre royal

Le demi-frère du roi de Jordanie est à nouveau en résidence surveillée

photo_camera AP/HANNIBAL HANSCHKE - Le roi de Jordanie Abdullah II ibn Al-Hussein s'exprime lors d'une conférence de presse après des entretiens à la Chancellerie à Berlin, en Allemagne, le 15 mars 2022.

Le roi Abdallah II de Jordanie a une nouvelle fois placé son demi-frère, le prince Hamza bin Hussein, en résidence surveillée, l'empêchant de communiquer avec des personnes extérieures.  

Dans une missive publiée par Abdullah II lui-même, le roi a déclaré qu'il ne permettrait à "personne de faire passer ses intérêts avant ceux de la nation (...) ni même à mon frère de troubler la paix de notre fière nation". Cette déclaration intervient un mois après que Hussein lui-même a renoncé à son titre royal au motif que ses valeurs "ne sont pas conformes aux approches, tendances et méthodes modernes des institutions" du royaume hachémite. 

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Cette démission intervient également un mois après qu'il se soit excusé auprès du roi pour sa participation à la tentative de coup d'État contre Abdullah II il y a un an. Deux anciens fonctionnaires, le chef de la maison royale jordanienne, Basem Ibrahim, et un membre de la famille royale, Sharif Zaid Hussein, y ont été condamnés à 15 ans de prison. Les autorités jordaniennes ont également arrêté un total de 16 personnes qui auraient été impliquées dans cette affaire. 

Ce que l'on ne sait pas pour l'instant, c'est pourquoi le roi de Jordanie a remis son demi-frère en résidence surveillée. D'autant plus qu'il s'est déjà excusé et a renoncé à son titre royal. "Nous n'avons pas le luxe du temps pour faire face au comportement erratique et aux aspirations d'Hamzah. Nous avons de nombreux défis et difficultés devant nous, et nous devons tous travailler pour les surmonter et répondre aux aspirations de notre peuple et à son droit à une vie digne et stable", a déclaré le roi après avoir mis en œuvre cette mesure. 

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Il précise également que l'ancien prince "ne changera pas après plus d'un an au cours duquel il aura épuisé "toutes les possibilités de se remettre dans le droit chemin, conformément à l'héritage de notre famille". Il poursuit en déclarant que "Hamzah continue d'ignorer tous les faits et les preuves indiscutables, manipulant les événements pour renforcer son faux récit". 

Il a également déclaré que "la tromperie dans laquelle il vit" son frère "n'est pas quelque chose de nouveau". Selon lui, "d'autres membres de notre famille hachémite et moi-même avons compris depuis longtemps qu'il ne respecte pas ses promesses et persiste dans ses actions irresponsables visant à semer le trouble, sans se soucier des ramifications de son comportement sur notre pays et notre famille". 

Pour Abdullah II, Hamzah aurait fait passer ses propres intérêts avant ceux de la nation et l'accuse de vivre "dans les limites de sa propre réalité au lieu de reconnaître la grande stature, le respect, l'amour et les soins que nous lui avons témoignés". 

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Parallèlement, il a souligné que Hamzah aurait présenté "un faux récit de son rôle dans l'affaire de sédition" sans avoir pris en compte "les faits que le public a appris concernant ses relations et communications suspectes avec le traître Bassem Awadallah et Hassan bin Zeid, dont mon frère savait qu'ils avaient approché deux ambassades étrangères pour s'enquérir de la possibilité que leurs pays soutiennent ce qu'il a décrit comme un changement de régime". 

Près de deux décennies avant que Hussein ne renonce à son titre de prince, le roi Abdullah II a dépouillé le futur successeur de son titre de prince héritier pour désigner son fils, le prince Hussein bin Abdullah, comme héritier du trône, une situation qui a exacerbé les crises internes au sein de la famille royale hachémite.  

La tentative de coup d'État a mis en évidence les divisions et les fractures internes au sein de la lignée jordanienne, comme en témoigne la nouvelle arrestation de Hussein, sa deuxième sur ordre de son frère en un peu plus d'un an. 

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