El DEPF destaca el papel de salvaguarda del turismo interior marroquí
Le royaume alaouite a désormais ouvert ses frontières maritimes et aériennes, mais la frontière terrestre avec l'Espagne reste fermée jusqu'au 31 mars, en raison de la crise du coronavirus. Au cours de ces deux années, le Royaume a accumulé une série de conséquences économiques négatives, mais celles-ci ont été soutenues par les voyages des touristes nationaux, qui ont été responsables de la relance du tourisme dans le pays.
"Malgré les incertitudes et les mesures restrictives sanitaires différenciées selon les territoires, le tourisme intérieur a joué un rôle tampon pendant la crise du COVID-19", a déclaré le DEPF dans une note d'orientation intitulée "Potentiel du tourisme intérieur comme levier de la relance post-COVID-19". "En fait, le rôle salvateur du tourisme intérieur, révélé par les données conventionnelles et non conventionnelles, a dépendu de restrictions différenciées des voyages et de la spécialisation des territoires touristiques", a déclaré la DEPF.
Les arrivées de touristes nationaux dans les établissements d'hébergement touristique classés (EHTC) se sont contractées de 59,5% en 2020, contre -80,7% pour le tourisme entrant, pour atteindre 1,4 million de touristes. Cela a permis de maintenir une activité touristique minimale avec une part de 57% du marché touristique intérieur dans les arrivées de touristes marocains, soit une augmentation de 18 points par rapport à 2019, pré-pandémie. En revanche, les nuitées des ressortissants marocains ont diminué de 55,4% en 2020, contre -72,4% pour le tourisme récepteur, atteignant un chiffre de 3,5 millions de nuitées. Cela se traduit par une moyenne de 2,4 nuits par touriste, contre 3,2 pour les non-résidents.
Le rôle fondamental du tourisme domestique a développé la production touristique du royaume alaouite, réalisant une consolidation de sa part de marché à 50% du total des nuitées, contre les 31% atteints en 2019, ces chiffres corroborent l'importance du tourisme des nationaux par le pays nord-africain.
Toutefois, le tourisme intérieur a été entravé par les mesures sanitaires restrictives imposées par l'administration marocaine dans les différentes régions, en fonction de l'état épidémiologique de la zone, et ces effets se sont poursuivis tout au long de l'année dernière. En effet, le tourisme interne a été plus faible dans la région de Souss-Massa (respectivement -45% et -41% pour les arrivées et les nuitées), mais meilleur à Marrakech-Safi (respectivement -70% et -69%), et à Tanger-Tétouan Al Hoceima (respectivement -64% et -60%), qui représentent 66% des nuitées et 59% des arrivées de résidents.
Les impacts négatifs de la pandémie sont également perceptibles dans la baisse du nombre de participants aux sites de commerce et de loisirs lors de la première vague de la pandémie (-69% au T2) et de la deuxième vague au T4 2020 (-23%), en raison des restrictions de mobilité. Actuellement, la mobilité dans les commerces et les loisirs n'a pas repris, si l'on considère les données pré-pandémiques, à Marrakech (-19% durant la première moitié de juin 2021) contrairement au niveau national (+2%), à Casablanca (+11%), et à Fès (+3%).
Pour l'avenir, la nation africaine veut continuer à stimuler le tourisme intérieur, mais aussi à se concentrer sur l'accueil des touristes étrangers. En 2021, le secteur du tourisme a connu une baisse de 71% par rapport à 2019, et des pertes de 20 millions de voyageurs et de 90 milliards de dirhams. Face à cela, le ministère du tourisme a lancé un plan d'urgence pour soutenir le tourisme et relancer les fonctions propres du secteur, évalué à 1 milliard de dirhams.
