La ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, a annoncé que le royaume marocain se prépare à recevoir les experts du Groupe d'action financière (GAFI) entre le 18 et le 20 janvier 2023

El GAFI examinará a Marruecos para valorar nuevamente su situación estratégica

photo_camera PHOTO/FILE - Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Économie et des finances du Maroc

En octobre dernier, le Groupe d'action financière (GAFI) a décidé de maintenir le pays d'Afrique du Nord sur la "liste grise" afin de remédier aux insuffisances stratégiques du régime marocain de lutte contre le blanchiment de capitaux. Le pays alaouite avait déjà été placé sous surveillance en février 2021, alors qu'il venait d'être retiré des paradis fiscaux par l'Union européenne. 

Le GAFI a indiqué qu'en février 2021, le Maroc avait exprimé des engagements politiques avec sa branche du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, afin de renforcer le mécanisme de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive, et a noté que le Royaume a achevé la mise en œuvre du plan d'action, "cependant, il faut vérifier que le travail continue dans ce domaine", a-t-il précisé. Malgré tous les efforts déployés par Rabat, le GAFI l'a maintenu parmi les pays figurant sur la liste grise.

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Ces trois jours seront décisifs pour le Maroc, qui pourrait être retiré de la liste grise du GAFI lors de la plénière de février, si le rapport des évaluateurs est concluant. C'est pourquoi le Maroc se prépare à cette visite sur le terrain où les experts du GAFI examineront l'importance stratégique pour le pays de sortir de la liste. 

Le Groupe de travail a ajouté que le Maroc a finalisé le cadre législatif et les mesures visant à se conformer aux normes internationales, notant qu'il a élaboré des développements fondamentaux dans ce sens, mettant l'accent sur "une supervision accrue et le renforcement du cadre de contrôle de la conformité avec les institutions financières, le partage des résultats de la gestion des risques, ainsi que l'évaluation et la diversification des déclarations de transactions suspectes", a-t-il déclaré. 

Pour sa part, l'Autorité nationale de renseignements financiers (ANRF) a noté que "conformément aux procédures réglementaires approuvées par le groupe, la décision de procéder à la visite sur le terrain reflète la conviction du groupe que le Maroc a respecté tous les axes inclus dans le plan d'action en question". 

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L'événement sera décisif pour le Maroc car les enjeux sont importants. Le fait de ne plus figurer sur la liste grise du GAFI sera synonyme de reconnaissance internationale par les autres nations. Selon le porte-parole du GAFI, les éléments à prendre en compte sont en cours d'examen avant la visite officielle de janvier. À ce stade, selon le Groupe d'action financière, les échanges d'informations avec les autorités marocaines sont fructueux, et le résultat final dépendra "dans une large mesure" de l'intégrité du processus et des discussions entre l'équipe d'évaluation et les agences et institutions gouvernementales concernées. 

L'ANRF affirme que toutes les institutions impliquées, qui sont sous la direction du Maroc, sont coordonnées et organisées de manière à ce que les experts du GAFI puissent effectuer les examens pertinents dans les meilleures conditions possibles. La réalisation de l'objectif de sortir de la liste grise est devenue une des priorités du Royaume en raison de sa grande importance dans le facteur économique et dans les échanges financiers avec le reste du monde. 

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Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, souligne que l'importance de sortir de la liste grise du GAFI signifierait pouvoir entamer des discussions avec le Fonds monétaire international sur de nouvelles lignes de financement qui conduiraient à terme à d'importantes transactions dans le royaume alaouite par des investisseurs du monde entier. 

Au-delà de cette question stratégique de pouvoir lever des fonds au niveau international, sortir de la liste grise du GAFI permettrait également au Maroc de sortir de la liste de l'UE. Les conséquences d'une inscription sur la liste de l'UE vont du financement à la simple monnaie, au refus d'opérations de transfert parce que la loi européenne contre le blanchiment d'argent exige une plus grande vigilance. 

En revanche, rester sur la liste serait un désastre pour la nation nord-africaine, car si le GAFI est en désaccord sur un seul point, cela signifierait rester sur la liste et devoir attendre la prochaine plénière en 2024, ce qui serait un coup dur pour le pays, d'où l'importance de ces trois jours. 

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