Sánchez réaffirme le changement de position de l'Espagne sur la question du Sahara devant le roi Mohammed VI

Marruecos habla de nueva etapa con respeto mutuo y consultas permanentes

photo_camera PHOTO/LA MONCLOA - Le roi Mohammed VI reçoit le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, au palais royal

Le roi Mohammed VI du Maroc a reçu jeudi au Palais Royal de Rabat le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, pour entamer une nouvelle étape dans les relations bilatérales avec Madrid. En reconnaissant le plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, qu'il a décrit comme la base "la plus sérieuse, la plus crédible et la plus réaliste" pour résoudre le différend, M. Sánchez a mis fin à la crise diplomatique de ces derniers mois.

Cette réunion intervient après la conversation téléphonique tenue la semaine dernière par le monarque alaouite et le président du gouvernement, au cours de laquelle les deux dirigeants ont décidé de reporter le voyage imminent à Rabat du ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, afin de fixer une nouvelle date, à laquelle M. Sánchez lui-même se rendrait. Quelques jours plus tard, la Maison royale marocaine a invité le président du gouvernement à assister à l'"Iftar", le repas nocturne qui rompt le jeûne pendant le mois sacré du Ramadan.

Accompagnés par la ministre Albares et l'ambassadeur d'Espagne à Rabat, Ricardo Diez-Hochleitner, du côté espagnol, et par le conseiller de SM le Roi, Fouad Ali El Himma, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, et l'ambassadrice de SM le Roi à Madrid, Karima Benyaich, du côté marocain, les parties ont procédé à leur rapprochement définitif.

Le Président du gouvernement espagnol a "réaffirmé" devant le roi Mohamed VI la position de l'Espagne sur la question du Sahara, considérant l'initiative marocaine d'autonomie comme la base "la plus sérieuse, réaliste et crédible" pour la résolution du différend, selon le cabinet royal marocain, comme il l'a fait le 14 mars dans une lettre. La réconciliation a été scellée en seulement 30 minutes, soit la durée de la réunion.

Au cours de l'audience, les parties ont également convenu de la nécessité d'ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, basée sur "le respect mutuel, la confiance réciproque, la consultation permanente et la coopération franche et loyale". Selon la Maison royale marocaine, les parties sont convenues de mettre en place des "actions concrètes" couvrant une feuille de route commune, tâche pour laquelle elles ont mis leurs cabinets respectifs au travail.

Sánchez, reçu à l'aéroport par son homologue marocain Aziz Akhannouch, a assuré que la reconnaissance du plan marocain pour le Sahara est "la meilleure position dans l'intérêt général de l'Espagne" et que sa visite à Rabat est "plus qu'une simple photo". Un changement de position ferme par rapport à la politique étrangère adoptée par l'Espagne il y a 47 ans.

"Des choses positives en sortiront", a insisté M. Sánchez à propos d'une audience qui a servi à "passer en revue les différents aspects d'intérêt commun dans leurs composantes politiques, économiques, sécuritaires et culturelles", selon le Maroc. Mais aucun engagement significatif n'a été pris. A l'horizon se profile la date de la réouverture des frontières de Ceuta et Melilla, ainsi que leur intégrité territoriale, bien que tout semble indiquer qu'il s'agit d'un engagement assumé.

BOE
Notification du BOE

Le Journal officiel de l'État (BOE) a publié jeudi un accord de coopération sécuritaire, jusqu'alors non divulgué, signé à Rabat par les ministres de l'Intérieur espagnol et marocain en février 2019. Avec cinq pages et jusqu'à 15 articles, le document consolide un partenariat contre le terrorisme et l'immigration illégale qui entrera en vigueur le 30 avril.

Fernando Grande-Marlaska et Abdelouafi Laftit ont paraphé il y a trois ans un document qui garantit la coopération hispano-marocaine sur les questions de sécurité. Bien que la disposition contienne que chaque partie "peut refuser, en tout ou en partie, ou assortir de conditions l'exécution de la demande d'assistance ou d'information, si elle estime que l'exécution de la demande représente une menace pour sa souveraineté ou sa sécurité nationale ou qu'elle est en contradiction avec les principes fondamentaux de son système juridique ou avec d'autres intérêts essentiels".

La BOE a publié ce document quelques heures avant la visite du Président du gouvernement espagnol à Rabat. Son contenu couvre un large éventail de coopération dans des domaines tels que le terrorisme, la traite des êtres humains et l'immigration clandestine, le trafic de drogue et l'échange d'informations.

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