Le ministre marocain des affaires étrangères assure qu'ils sont à la recherche d'un "véritable partenariat" bilatéral avec les quatre pays qui composent Visegrad

Marruecos acerca posturas con el Grupo de Visegrado

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Le contexte d'instabilité en Afrique du Nord oblige le Maroc à chercher des alliés sur lesquels s'appuyer pour faire face aux défis qui l'attendent. La non-nomination d'un nouvel ambassadeur en Espagne n'a fait qu'élargir le fossé avec Madrid, et la rupture avec l'Algérie a alimenté une course aux armements qui se poursuit sans relâche. C'est pourquoi le pays présidé par Aziz Akhanouch se tourne vers le groupe de Visegrad (composé de la Hongrie, de la Pologne, de la République Tchèque et de la Slovaquie) pour trouver un allié solide dans divers domaines, notamment sur le plan économique, afin de pouvoir faire face aux conséquences que la pandémie de COVID-19 a laissées et continue de laisser derrière elle.

Nasser Bourita, ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidant à l'Étranger, a eu un entretien avec son homologue hongrois, Péter Szijjártó, au cours duquel il a assuré que "grâce à nos relations bilatérales avec les quatre pays de Visegrad (également connus sous le nom de V4), nous savons que nous disposons d'une base solide de confiance qui nous offre la possibilité de porter nos relations à un niveau supérieur". Rabat parle d'une relation V4+Maroc en évoquant "les opportunités qui s'offrent à nous, notamment en matière de développement économique".

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Pour sa part, le ministre hongrois a rappelé que "ces cinq dernières années, les deux pays ont signé plus d'accords qu'au cours des décennies précédentes". Les relations des quatre pays d'Europe centrale avec l'Union Européenne, notamment la Pologne et la Hongrie, ont conduit à la recherche de nouveaux alliés, trouvant des besoins et des agendas similaires à ceux du royaume alaouite. Le Maroc est le troisième partenaire économique du pays dirigé par Viktor Orbán, un facteur très important avec l'arrivée de la pandémie et qu'ils ont maintenant "décidé de renforcer" dans cette réunion entre les ministres des affaires étrangères qui a eu lieu à Budapest.

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La sécurité et les migrations ont également été abordées lors de la réunion. Ce dernier point est très controversé dans les deux pays pour des raisons très différentes. Bourita a fait valoir que "la migration est un phénomène naturel et souvent bénéfique. Le problème ne se pose que lorsque les réseaux de trafic d'êtres humains entrent en jeu". Il a ajouté que "si l'Union Européenne a toujours été calme sur sa côte sud, c'est parce que le Maroc fait un travail formidable", affichant une position ferme malgré les différends avec l'Espagne concernant les vagues de migration irrégulière, suite aux problèmes diplomatiques entre les deux pays.

L'étude des "moyens de contribuer ensemble à la paix, à la stabilité et au développement en Afrique" est une autre des questions qu'ils ont voulu approfondir en raison de l'instabilité qui inonde le continent. L'avenir du continent est une préoccupation majeure, tant à court qu'à long terme. Dans les années à venir, les investissements devraient augmenter en raison de la croissance que devrait connaître l'Afrique. Nasser Bourita a déclaré que d'ici 30 ans, la population de l'Afrique devrait dépasser les 2,5 milliards d'habitants, alors "soit nous investissons dans le continent pour en faire une opportunité pour tous, soit nous l'abandonnons et le transformons en fardeau".

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