Un nouveau boycott prolonge la paralysie politique près de six mois après les élections parlementaires

Le parlement irakien ne parvient pas, pour la troisième fois, à élire un président

PHOTO/ Oficina de Medios del Parlamento Iraquí vía REUTERS - La Chambre des députés irakienne n'a pas atteint la majorité des deux tiers requise pour élire le prochain chef d'État

Plusieurs groupes parlementaires, menés par le groupe représentant les milices pro-iraniennes, ont échoué mercredi dans la troisième tentative de l'Irak d'élire le nouveau président du pays en boycottant la session parlementaire et en empêchant le quorum nécessaire à la tenue du vote. 

La Chambre des représentants a dû transformer la session extraordinaire qu'elle avait convoquée en session ordinaire après avoir échoué à atteindre les deux tiers requis des législateurs présents pour élire le prochain chef d'État, a indiqué le service de communication du Congrès. 

Ce nouveau boycott, le troisième en deux mois, prolonge la paralysie politique en Irak près de six mois après les élections législatives d'octobre dernier et retarde encore la formation d'un gouvernement, puisqu'il nécessite l'élection d'un nouveau président qui confiera cette tâche au candidat au poste de premier ministre proposé par le groupe majoritaire. 

Parmi ceux qui bloquent le quorum figurent le Cadre de coordination, une alliance dirigée par le parti représentant la Multitude populaire, un groupement de milices chiites, majoritairement pro-iranien, ainsi que l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président sortant Barham Saleh. 

Ces groupes veulent rétablir un gouvernement de consensus, avec des quotas de pouvoir pour tous les partis, mais le Bloc sadriste, qui a remporté les élections d'octobre avec seulement 73 des 329 sièges de la législature, insiste pour former un gouvernement de majorité parlementaire.

Muqtada al Sadr

À cette fin, la formation du clerc chiite populaire Muqtada al Sadr a formé avec le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Alliance pour la souveraineté sunnite la coalition Alliance pour sauver la patrie, qui propose le ministre de la Sécurité de la région autonome du Kurdistan, Rebar Ahmed, comme candidat à la présidence. 

Malgré l'impasse parlementaire, qui menace d'éroder davantage la fragile stabilité politique de l'Irak, Al Sadr insiste sur la règle de la majorité : "Je ne serai pas d'accord avec vous, le consensus signifie la fin du pays (...). Non au consensus sous toutes ses formes", a-t-il déclaré dans un message sur son compte Twitter après la nouvelle suspension du vote. 

Le premier appel à élire le président, le 7 février, a été boycotté par la plupart des groupes parlementaires après la suspension temporaire du candidat proposé par cette alliance, l'ancien ministre des Finances Hoshyar Zebari, pour une affaire de corruption de longue date, et le second, samedi dernier, par les mêmes groupes que mercredi. 

Selon la Constitution, une fois la législature inaugurée, ce qui a eu lieu le 9 janvier, le Parlement disposait d'une période de 30 jours pour élire le président de la République qui, selon le système sectaire établi en Irak après la chute du dictateur Saddam Hussein, doit être un Kurde.

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato