Le roi Felipe VI défend l'héritage de l'Espagne à Porto Rico
Le roi d'Espagne, Felipe VI, lors de sa visite à Porto Rico, a défendu et loué "le modèle de présence de l'Espagne en Amérique". Parallèlement, il a salué la fierté "du modèle espagnol" dans la colonisation de l'Amérique, ainsi que l'héritage hispanique laissé par les Espagnols lors de la conquête.
Face aux mouvements indigènes qui remettent en cause la conquête dans l'ensemble des Amériques, Felipe VI défend le fait que les Espagnols ont réussi à poser "les bases des droits de l'homme" et que les anciennes colonies espagnoles "ont été incorporées à la Couronne sur un pied d'égalité avec les autres royaumes", ce que seule l'Espagne a fait par rapport aux autres puissances colonisatrices.
Après avoir reçu les clés de la ville de San Juan des mains du maire portoricain, Miguel Romero, le roi a donné raison à Juan Ponce de León, premier gouverneur de Porto Rico et découvreur de la Floride et de Bimini. Dans ce contexte, la statue de l'ancien gouverneur a été renversée il y a quelques jours dans un acte de vandalisme, que le maire Romero a minimisé et a déclaré qu'il n'affecterait pas la visite du monarque.
Dans son discours, Felipe VI a déclaré qu'au cours de la colonisation, "l'Espagne a apporté avec elle sa langue, sa culture, sa croyance et, avec tout cela, des valeurs et des principes tels que les fondements du droit international et le concept de droits de l'homme universels". Il poursuit en affirmant que ces "concepts et éléments ont contribué de manière très importante au début de ce que l'on appelle l'âge moderne, par le biais d'institutions telles que l'école de Salamanque".
Il a poursuivi en déclarant que "nombre de ces valeurs et principes sont encore pleinement en vigueur aujourd'hui et nourrissent le meilleur de nos sociétés démocratiques".
Il a également souligné que durant la présence espagnole, "l'Espagne a promu des constructions et des bâtiments qui aujourd'hui, plus de 500 ans plus tard, continuent d'abriter des institutions publiques et constituent une partie indissoluble de la culture de Porto Rico". Parmi celles-ci, il a souligné la "création d'institutions gouvernementales, la construction d'universités, d'écoles, d'hôpitaux et de presses à imprimer".
Essayant de démolir les arguments promulgués par "la légende noire", une version historique qui tente de diffuser une image négative de l'histoire espagnole, Felipe VI a appelé les Espagnols et les Portoricains à "se sentir fiers" de l'histoire, tout comme le reste des peuples hispaniques. Il a défendu le fait que les valeurs apportées à Porto Rico aujourd'hui sont "si fondamentales qu'elles nous semblent évidentes aujourd'hui, mais ne l'étaient pas en d'autres temps".
Cela est dû au fait que l'Espagne a réussi à approuver la figure du "protecteur des Indiens", une administration espagnole qui veillait au bien-être des populations indigènes. En effet, l'un des plus grands défenseurs des droits des indigènes fut Bartolomé de las Casas, qui affirmait que les habitants des colonies "étaient comme nous, avec une âme et des sentiments" et que les Espagnols qui commettaient des excès à leur égard "ne méritaient pas le salut et seraient condamnés".
Après son discours, Felipe VI s'est promené dans les rues pavées du vieux San Juan pour conclure qu'à Porto Rico "il y a beaucoup d'espagnol dans l'air, comme il ne pourrait en être autrement".
