Le Yémen pourrait compter plus d'un million de personnes infectées par le coronavirus

Les Nations unies ont lancé un nouvel appel pour aider le Yémen à rechercher un soutien international face aux effets de la pandémie du COVID-19, à l'augmentation des attaques et à l'aggravation de la situation humanitaire. Le secrétaire général António Guterres a indiqué que bien que les cas du COVID-19 signalés dépassent à peine 2000, les experts de la London School of Hygiene and Tropical Medicine estiment qu'il y a déjà un million de personnes infectées par le coronavirus dans le pays arabe. 

António Guterres a ajouté que dans ce scénario, le taux de mortalité atteindrait 30 % en raison de la destruction des installations sanitaires pendant le conflit, selon les estimations de l'université John Hopkins.

António Guterres a également déclaré que le conflit armé dans le pays, qui oppose la coalition arabe à la milice hutue pro-iranienne, avait fait de nombreuses victimes parmi la population civile. En outre, on estime à 14 500 le nombre de migrants bloqués au Yémen et beaucoup d'entre eux n'ont pas accès à l'aide alimentaire et sanitaire fournie par les agences humanitaires des Nations unies et leurs partenaires sur le terrain. Le chef de l'ONU a appelé à un cessez-le-feu malgré l'escalade de la violence. Il a noté qu'août était le mois le plus meurtrier jusqu'à présent cette année et a déclaré qu'un civil sur quatre était tué ou blessé à l'intérieur de son domicile. 

Dans ce contexte, il a de nouveau exhorté tous les acteurs à coopérer avec l'envoyé spécial des Nations unies dans ce pays et à « s'engager de bonne foi et sans conditions dans les efforts visant à parvenir à un accord sur la déclaration commune ». António Guterres a déclaré qu'une telle déclaration inclurait un cessez-le-feu national et des mesures économiques et humanitaires pour renforcer la confiance et permettre la reprise du processus politique, et a également déclaré que les Nations unies continueraient à soutenir la mise en œuvre des accords déjà conclus dans le pays. .

En outre, le Secrétaire général a réitéré sa préoccupation concernant le cargo Safer, ancré au large de la côte ouest du Yémen depuis 2015 comme dépôt de carburant, car il n'a pas été entretenu depuis cinq ans et pourrait provoquer un déversement, une explosion ou un incendie avec des conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques pour le pays et la région.

Parmi les conséquences les plus graves en cas d'accident de navire, on peut citer la fermeture pendant plusieurs mois du port de Hodeïda, point d'entrée pour l'approvisionnement en nourriture de millions de personnes. António Guterres a appelé les donateurs internationaux à tenir leurs promesses de financement du plan d'intervention des Nations unies, étant donné qu'ils n'ont déboursé que 30 % du montant demandé pour les opérations humanitaires, et a souligné qu'il s'agissait du niveau de ressources le plus bas à ce stade de l'année.