L'Algérie a refusé l'accès à 9 reporters marocains qui attendent toujours à l'aéroport

Les autorités algériennes retiennent des journalistes marocains envoyés aux Jeux méditerranéens

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Jeudi 23 juin, 13 journalistes ont été retenus par les autorités douanières algériennes à l'aéroport d'Oran. Le groupe de reporters se rendait dans la ville algérienne, hôte des Jeux méditerranéens de 2022, pour couvrir la compétition sportive qui réunit les pays des trois rives de la Méditerranée. 

L'Alliance marocaine des journalistes sportifs a dénoncé la situation sur les réseaux sociaux et à travers les médias, déplorant le manque de garanties du gouvernement algérien et l'attaque contre la presse. Selon l'association marocaine, les 13 reporters envoyés à Oran disposent de tous les permis et accréditations nécessaires exigés par le Comité d'organisation des Jeux méditerranéens. 

Selon l'association marocaine, les 13 journalistes ont passé la nuit du 23 au 24 à l'aéroport sans leurs passeports, que les autorités algériennes auraient conservés. Le consulat du Maroc à Oran aurait tenté de débloquer la situation, sans succès pour les journalistes marocains. L'Agence EFE a pu contacter l'un des journalistes détenus, Hamza Chtioui, reporter pour le journal numérique Hesspress, le plus lu du pays, qui a confirmé la situation d'impuissance dans laquelle lui et ses collègues se trouvaient. Chtioui se plaint que les autorités algériennes ne leur ont rien donné à manger ou à boire pendant les heures qu'ils ont passées à l'aéroport. 

Après près de 24 heures de détention, on sait que les autorités algériennes ont autorisé quatre des 13 journalistes à entrer. Il s'agit de journalistes de la chaîne de télévision publique 2M, dont le matériel audiovisuel a été confisqué sans autre explication. 

periodistas marroquís en el avión

Adil Rahmouni, secrétaire général de l'Union des journalistes et membre de la délégation, a déclaré à Atalayar par téléphone que "nous avons été surpris de voir que la délégation de sportifs et d'arbitres du Maroc que nous accompagnions a été autorisée à entrer, mais que nous avons été retenus". Rahmouni explique comment les autorités les ont gardés pendant près de 30 heures dans une pièce de l'aéroport. "Nous pouvions à peine dormir. C'était impossible", dit-il.  

Selon Adil Rahmouni, les autorités algériennes leur ont refusé leur statut de journaliste et les ont accusés d'être des membres des services secrets marocains, envoyés en Algérie pour espionner. Pour Rahmouni, qui a une longue carrière dans le reportage sportif, l'attitude algérienne est une catastrophe et une honte. 
Le gouvernement marocain a annoncé qu'il allait rapatrier les journalistes qui n'ont toujours pas accès à l'Algérie via la Tunisie. "Nous arriverons à Casablanca demain, si tout va bien. Mais nous sommes très déçus", a déclaré Rahmouni par téléphone depuis un hôtel situé près de l'aéroport de Tunis. 

Les relations entre le Maroc et l'Algérie continuent de se détériorer et touchent désormais aussi le monde du sport et de la communication. L'Algérie a déjà accueilli deux fois les Jeux méditerranéens. Adil Rahmouni explique que rien de tel ne lui est jamais arrivé dans sa carrière, pas même en Algérie. Les journalistes de la délégation marocaine disent n'avoir reçu aucune communication du Comité d'organisation des Jeux méditerranéens à propos de cet incident. 

"C'est la première fois que nous avons ce problème avec l'Algérie. Même les collègues de 2M qui sont venus de Paris ont eu beaucoup de mal à récupérer leur matériel. Je n'ai jamais vu cela auparavant", conclut Rahmouni. 

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