Les États-Unis tuent deux dirigeants de Daesh dans une frappe aérienne

Les troupes spéciales de l'armée américaine dans une zone contrôlée par le gouvernement syrien ont abattu deux dirigeants de Daesh à 18h23 heure locale. Après l'opération de raid de jeudi qui a tué le marchand d'armes syrien Rakan Wahid Al-Shammri, la mort de deux des dirigeants de l'organisation terroriste a été confirmée par une frappe aérienne, selon les rapports de deux responsables américains.

Selon le Commandement américain pour le Moyen-Orient (CENTCOM), la deuxième frappe contre Daesh a été menée dans le nord du pays, une région contrôlée par le gouvernement, et a tué deux membres importants de l'organisation djihadiste, dont un chef identifié comme Abu-Hashum al-Umawi, un adjoint du wali syrien et un responsable de Daesh associé au chef.

Il convient de noter que la zone est contrôlée par le gouvernement syrien, et c'est la première fois qu'une mission américaine liée à la tentative de démantèlement de Daesh se déroule dans ces circonstances depuis leur début en 2011. Ils ont ajouté qu'"aucune force américaine n'a été blessée ou tuée et qu'il n'y a eu aucune perte ou dommage d'équipement dans l'exécution de l'opération". L'examen complet de la mission a porté ses fruits puisque, selon la première évaluation de la mission par le CENTCOM, il n'y a eu aucun dommage collatéral.

Ces conditions ne sont pas passées inaperçues, puisque plusieurs villageois et habitants ont signalé avoir vu plusieurs hélicoptères atterrir dans la région, selon la Deutsche Welle. Un villageois a déclaré que trois hélicoptères américains avec des soldats à bord ont atterri dans la nuit. Les forces américaines ont fait une descente dans une maison où elles ont tué une personne et en ont arrêté d'autres, a déclaré l'habitant sous couvert d'anonymat par crainte de représailles. Il a également noté que les autres villageois ont été avertis de rester à l'intérieur à l'aide de mégaphones, ce qui est un peu étrange pour une opération aussi importante, surtout lorsque les forces du commandement central américain affirment avoir passé plus de 1 000 heures à étudier comment exécuter la mission.  

En Syrie, la télévision d'État a rapporté que "les forces d'occupation américaines ont mené une opération de débarquement avec plusieurs hélicoptères" dans la province de Hassaka (nord-est) "et ont tué une personne". Le village de Muluk Saray, cible de l'opération, est situé à 17 km au sud de la ville de Qamishli et est sous le contrôle des forces syriennes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres. Sur la chaîne Telegram, la télévision d'État a déclaré que les États-Unis auraient enlevé d'autres personnes dans le cadre de l'opération.

En février, les États-Unis ont lancé une invasion du nord-ouest de la Syrie qui a tué le chef d'ISIS Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi après qu'il se soit fait exploser. Il s'agit de la plus grande invasion américaine en Syrie depuis l'opération de 2019 qui a tué l'ancien chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi.

Qurayshi a été nommé chef du groupe terroriste en novembre 2019, au moment même où Daesh a confirmé que Baghdadi avait été tué. Les États-Unis savaient où il se trouvait des mois avant le raid, ont indiqué des responsables. Caché avec sa famille au troisième étage du bâtiment, il dirigeait les opérations du groupe terroriste à travers un réseau de couloirs. Depuis mars, le chef de l'organisation terroriste est Abu al-Hasan al-Hashimi al-Qurayshi, a annoncé le groupe, mais il s'agirait d'un nom d'emprunt.

Plusieurs mois après le raid de Qurayshi, la force opérationnelle conjointe dirigée par les États-Unis pour combattre ISIS a arrêté un autre chef djihadiste en Syrie, Hani Ahmed al-Kurdi, connu sous le nom de Salim. Et en juillet, les États-Unis ont mené une attaque de drone dans le nord-ouest de la Syrie qui a tué Maher al-Agal, le chef de Daesh en Syrie.

Depuis la défaite du califat autoproclamé de Daesh en 2019, le groupe a toujours tenté de se regrouper pour défier la coalition dirigée par les États-Unis pour vaincre Daesh. Parmi ces efforts figurent de nombreuses tentatives d'attaque du camp d'Al-Hol en Syrie, où vivent quelque 60 000 personnes. Le camp de déplacés est considéré comme un terrain de recrutement. Le mois dernier, des combattants de Daesh ont tenté d'attaquer le camp en entourant deux véhicules d'explosifs, selon le commandement central américain. Une voiture a explosé prématurément et l'autre a été interceptée par les Forces démocratiques syriennes liées aux États-Unis.

Avec l'exécution de ces missions, Washington achève de vaincre le terrorisme islamique. Depuis la perte du pouvoir territorial en 2019, les Navy Seals ont mené plusieurs attaques contre Daesh en Syrie et en Irak.

Coordinateur pour l'Amérique : José Antonio Sierra.