Après la réunion au Qatar, les insurgés ont déclaré qu'ils essaieraient de défendre les droits de l'homme conformément aux "principes islamiques"

Les talibans assurent à l'UE que les femmes auront accès à l'éducation

PHOTO/ARCHIVO - Les femmes en Afghanistan

L'Union européenne a conclu deux jours de réunions avec une délégation de talibans. L'objectif de la réunion, qui s'est tenue au Qatar, était de tenter d'établir une certaine diplomatie avec le pays afghan dans le but de préserver la sécurité de ses citoyens et d'obtenir le retrait des sanctions économiques.

Malgré ces rencontres, l'Union européenne a voulu être claire sur son rôle dans ces réunions, en rappelant que ces dialogues n'impliquent en aucun cas "une reconnaissance par l'UE du gouvernement intérimaire, mais font partie de l'engagement opérationnel de l'UE, dans l'intérêt de l'UE et du peuple afghan". 

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Ainsi, au cours des réunions, les questions liées à "l'augmentation de l'aide humanitaire et l'ouverture de bureaux de l'UE à Kaboul" ont été abordées, selon le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi. De même, les talibans ont demandé à l'UE de les aider à maintenir les aéroports afghans opérationnels et ont déclaré que les Afghans et les étrangers pouvaient quitter le pays s'ils le souhaitaient.

Après avoir déclaré que l'UE continuerait à fournir une aide humanitaire à l'Afghanistan, ils ont ajouté dans une déclaration que les deux parties avaient exprimé leur "inquiétude quant à la détérioration de la situation humanitaire en Afghanistan à l'approche de l'hiver".

Ces pourparlers ont été menés par une délégation de talibans dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Mutaqqi, qui aurait été accompagné des ministres intérimaires de la santé et de l'éducation, ainsi que du gouverneur de la Banque centrale, de responsables des affaires étrangères et des finances et de responsables du renseignement. 

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Pour sa part, le leadership européen a inclus l'envoyé spécial de l'UE pour l'Afghanistan, Tomas Niklasson, accompagné de fonctionnaires du Service de la Commission européenne et du Service européen d'assistance extérieure (SEAE). 

L'UE a appelé les insurgés à "créer un gouvernement inclusif" dans lequel l'accès à l'éducation des filles et des femmes est garanti, et à chercher à promouvoir la démocratie. Si les talibans décident de remplir ces conditions, l'UE a laissé entendre qu'elle débloquerait des "fonds supplémentaires" pour le nouveau gouvernement, mais uniquement pour "le bénéfice direct du peuple afghan".

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À ces conditions, les talibans ont répondu qu'ils s'efforceront de faire respecter les droits de l'homme "conformément aux principes islamiques". En ce qui concerne l'entrée des femmes dans le monde du travail et de l'éducation, le premier ministre du gouvernement provisoire, le mollah Hassan Akhund, a souligné que "les femmes auront accès à l'éducation et au travail" et qu'elles veilleront à ce que cet accès "leur soit plus facile et qu'elles aient accès aux droits fondamentaux et légitimes".

Il convient de noter que depuis que les talibans ont pris le contrôle de Kaboul le 15 août, les droits des femmes se sont gravement détériorés. Dans le domaine de l'éducation, les insurgés ont interdit l'éducation des filles et séparé les femmes des hommes dans la sphère universitaire. Sur le plan de l'emploi, les femmes ont perdu leur travail et ont été contraintes de développer leur vie dans la sphère privée, dans un scénario où elles sont destinées à la sphère domestique.

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Parallèlement, le code vestimentaire a été un autre moyen par lequel les talibans ont tenté de faire taire la présence des femmes. La burqa est devenue le principal vêtement des femmes et elles ne peuvent sortir dans la rue sans la porter car, selon un porte-parole des talibans, "le visage d'une femme est une source de corruption". En outre, elles ne peuvent pas porter de talons hauts afin qu'"aucun homme n'entende les pas d'une femme", ni parler dans un espace public "car aucun étranger ne doit entendre leur voix".

Cette invisibilisation des femmes a conduit nombre d'entre elles à émigrer du pays, mais toutes ne subissent pas le même sort. La grande majorité des femmes n'ont d'autre choix que de rester en Afghanistan et de se conformer, aussi violemment que possible, à un gouvernement qui ne reconnaît les femmes dans aucun espace social.
 

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