Le président Gustavo Petro a tenté de faire participer le Polisario au sommet ibéro-américain en tant qu'observateur, mais le gouvernement espagnol a refusé, car ce statut ne correspond qu'aux États reconnus

España se alinea con Marruecos ante la cercanía de Colombia con el Frente Polisario

AP/LUISA GONZALEZ - Président colombien Gustavo Petro

L'Espagne s'est opposée à l'intention du président colombien, Gustavo Petro, d'inclure le Front Polisario en tant qu'observateur au dernier sommet ibéro-américain qui s'est tenu en République dominicaine.  

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a déclaré aux médias que le président colombien pouvait avoir son opinion personnelle, mais il a ajouté que le statut d'observateur international n'était réservé qu'aux pays reconnus comme tels, après que le président colombien a demandé à l'Espagne d'inviter le Front Polisario au sommet. Le gouvernement espagnol a fait valoir que cette reconnaissance n'est réservée qu'aux États "dûment reconnus par les Nations unies". "Tout le monde a le droit de faire des déclarations, mais ce statut est réservé aux États dûment reconnus par les Nations unies", a souligné Albares, selon l'agence Europa Press.  

Le président Gustavo Petro a tenté d'imposer la présence du Front Polisario au sommet ibéro-américain, qui réunit périodiquement l'Espagne, le Portugal et les pays d'Amérique latine, en tant qu'observateur reconnu et a suggéré d'accorder ce statut aux nations ayant des liens linguistiques et culturels liés à la sphère espagnole, latino-américaine ou portugaise, y compris la "nation sahraouie". 

colombia-petro-gustavo-marruecos-cumbre-iberoamericana-sahara-españa-jose-manuel-albares-ministro-exteriores-frente-polisario

En ce sens, le Front Polisario représente l'autoproclamée République arabe sahraouie démocratique (RASD), une entité dont la reconnaissance en tant qu'État est très limitée par peu d'acteurs internationaux et qui tente de jouer le rôle de représentant des Sahraouis. Cela intervient alors que le différend historique se poursuit sur l'avenir du Sahara occidental, une région qui a été une colonie espagnole jusqu'en 1976 et qui est revendiquée par le Maroc comme son propre territoire.  

Le royaume marocain propose une formule de large autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions des Nations unies, et bénéficie d'un soutien très important sur la scène internationale. Des pays comme les États-Unis, l'Allemagne, les Émirats arabes unis et l'Espagne ont déclaré que la proposition marocaine est la manière la plus sérieuse, la plus crédible et la plus réaliste de résoudre le conflit sahraoui qui dure depuis plus de quatre décennies. 

En revanche, le Front Polisario préconise l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la population sahraouie, qui est très difficile à réaliser, selon divers experts, compte tenu de la manière dont le recensement est établi et d'autres obstacles, et qui bénéficie d'un soutien international moindre. Parmi les alliés du Front Polisario figure l'Algérie, grand rival politique du Maroc au Maghreb, qui a récemment resserré l'étau politique avec des décisions telles que la rupture des relations diplomatiques avec son voisin marocain en août 2021, après avoir accusé ce dernier d'ingérence dans les affaires intérieures et d'"actes hostiles".  

colombia-petro-gustavo-marruecos-cumbre-iberoamericana-sahara-españa-frente-polisario

Aujourd'hui, le président colombien affiche son alignement sur le Front Polisario et la RASD, ayant rétabli les liens avec l'entité du Polisario en août dernier alors que les relations avec les précédents gouvernements colombiens qui ont précédé celui de Gustavo Petro étaient gelées depuis 2001. 

Il convient de noter que Gustavo Petro a une tendance marquée à gauche et qu'il a été membre du Movimiento 19 de Abril (M-19) dans sa jeunesse, un groupe de guérilla qui cherchait à imposer ses idées par les armes mais qui se distinguait des autres groupes de guérilla de l'époque par d'autres aspects, comme l'ont rapporté plusieurs médias. Cela pourrait également être lié à la trajectoire du Front Polisario et à son histoire armée dans sa lutte pour l'indépendance du Sahara.  

L'étape franchie par l'Espagne par l'intermédiaire du ministre José Manuel Albares sur cette question la place une fois de plus comme un allié solide du Maroc. Les deux pays entretiennent aujourd'hui d'excellentes relations diplomatiques, comme en témoigne la tenue à Rabat, en février dernier, de la dernière réunion de haut niveau (HLM) entre les deux pays, à laquelle ont participé le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, qui ont conduit les délégations nationales respectives à sceller plusieurs accords de grande importance dans divers secteurs. Une RANH a été conclue après l'établissement de la feuille de route convenue par le roi du Maroc, Mohamed VI, et le président Pedro Sánchez lors de leur rencontre dans la capitale Rabat, après que l'Espagne ait fait le pas important de reconnaître la proposition marocaine pour le Sahara occidental comme étant "la plus sérieuse, crédible et réaliste" en vue de résoudre le différend sahraoui.  

PORTADA-marruecos-españa-reunion-alto-nivel-memorandos-entendimiento-ministros-pedro-sanchez-aziz-akhannouch

Dans le même ordre d'idées, Mohamed Lakrini, professeur de relations internationales et de droit international, estime que le refus de l'Espagne d'autoriser le Front Polisario à assister au sommet ibéro-américain confirme que les relations maroco-espagnoles restent fermes et font preuve d'une grande solidité. Cela souligne l'alignement de l'Espagne sur les thèses marocaines concernant la souveraineté sur le Sahara occidental.  

Dans des déclarations à l'hebdomadaire arabe, Lakrini a souligné que la tentative du président colombien d'imposer la présence du Polisario au sommet en lui accordant un statut d'observateur, similaire à celui du Maroc, a échoué parce qu'elle était basée sur une proposition politique illogique, puisque l'organisation du Polisario est un mouvement séparatiste qui n'a pas les éléments d'un Etat, ni ne représente un Etat, comme l'a également souligné le média Al-Arab.   

Coordinateur Amérique : José Antonio Sierra.

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato