Les députés européens ont débattu hier de la manière de répondre aux défis démographiques du continent par le biais de la migration légale de la main-d'œuvre

L'Europe discute de nouvelles règles pour adapter les compétences des migrants au marché du travail

photo_camera PHOTO/ARCHIVO - Le Parlement européen

Selon un rapport adopté par la commission des libertés civiles de l'UE, les députés ont voté, par 50 voix pour, 14 contre et deux abstentions, de nouveaux moyens permettant aux étrangers se rendant dans les pays du continent de se trouver en situation légale, avec la garantie de bénéficier de conditions de travail décentes, ce qui mettrait fin à l'exploitation du travail des immigrants et, avec elle, à leur situation irrégulière. Ces nouvelles mesures pourraient générer des bénéfices très positifs, visibles à long terme pour l'économie du Vieux Continent, c'est pourquoi ils demandent à la Commission que ces nouvelles lois et règles soient présentées avant le 31 janvier 2022, afin de faciliter une migration légale et sûre et de promouvoir le travail. Le rapport, rédigé par les députés européens, fait actuellement l'objet d'une initiative et devrait être présenté en plénière, débattu et voté du 22 au 25 novembre. Une majorité de députés européens doit donc être favorable aux nouvelles lois.

L'eurodéputé suédois Abir al-Sahlani a déclaré : "Une Europe forte et compétitive a besoin d'une bonne migration de la main-d'œuvre pour relever correctement les défis démographiques et économiques auxquels l'Union est confrontée. Nous devons faciliter l'entrée des travailleurs migrants en Europe et, pour ce faire, nous devons mettre de l'ordre dans ce système".

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Les députés ont souligné que les lois actuelles sur l'immigration et la migration devraient être modifiées afin de faciliter la mobilité au sein de l'UE, en permettant aux personnes originaires d'autres pays qui résident dans un État membre de bénéficier des mêmes conditions que les citoyens nés dans un pays européen et qui peuvent résider ailleurs lorsque leur visa arrive à expiration. Une autre question qui a été discutée est que les permis de séjour de longue durée devraient être réduits à trois ans, alors qu'ils sont actuellement de cinq ans. Il a également été question de permettre aux personnes de demander un permis à la fois à partir d'un pays membre et d'un pays tiers hors de l'UE, et de rendre la procédure moins lourde en termes de documents. Une autre proposition visait à modifier la règle selon laquelle les travailleurs ont trois mois pour chercher un nouvel emploi après avoir quitté le précédent et à durcir les amendes et les sanctions à l'encontre des entreprises qui exploitent le travail et la situation des immigrants pour leur propre usage et plaisir. 

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En outre, les députés ont fait le point sur la création d'un "vivier de talents" afin que ces immigrants puissent se voir confier des emplois spécifiques, en fonction de ce qu'ils ont travaillé ou étudié dans leur pays d'origine, car normalement, en raison de leur situation irrégulière, ces étrangers doivent opter pour des emplois "au noir" qui n'ont rien à voir avec leur expérience professionnelle. Cet outil pourrait être utilisé en cas de pénurie de main-d'œuvre et sera diffusé par l'intermédiaire des ambassades des États membres de l'UE et des bureaux de délégation qui existent dans les pays étrangers hors de l'UE. Les députés ont également demandé à la Commission d'établir des programmes d'emploi pour les travailleurs qui n'ont aucune qualification en matière d'éducation ou d'emploi et qui peuvent se voir proposer des emplois adaptés à leurs besoins et à leurs compétences.

Ce faisant, l'UE tentera d'améliorer la situation des migrants afin qu'ils puissent se rendre légalement en Europe. À cette fin, un rapport sera élaboré, établissant les conditions d'entrée et de logement de toute personne souhaitant avoir une opportunité d'emploi en Europe. Une autre des mesures à adopter est de favoriser la situation des artistes et des personnes impliquées dans le monde de la culture, ainsi que celle des entrepreneurs et des indépendants, c'est pourquoi ils se verront accorder des visas pour entrer et sortir des États membres de l'UE.