Le Maroc et l'Espagne approfondissent la normalisation de leurs relations

Llega la esperada invitación de Mohamed VI a Pedro Sánchez

PHOTO/PALACIO REAL DE MARRUECOS - Photo d'archives, Pedro Sanchez, est accueilli par le roi du Maroc Mohammed VI avant leur déjeuner au Palais royal de Rabat, au Maroc, lundi 19 novembre 2018

Il semble que le moment soit venu de normaliser complètement les liens entre deux pays considérés comme des partenaires et voisins historiques, le Maroc et l'Espagne. Après des mois d'affrontements politiques et de divergences d'opinions, le roi Mohammed VI a invité le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, au dîner de rupture du jeûne coïncidant avec le Ramadan ce jeudi, avec l'objectif clair de certifier la normalisation des relations diplomatiques entre le Royaume et la nation espagnole. 

À l'occasion de la célébration de l'iftar ce jeudi, le dîner qui met fin au jeûne obligatoire correspondant au Ramadan, Mohammed VI et Pedro Sánchez se rencontreront suite à l'invitation lancée par le monarque alaouite, comme le rapporte le média Rue20 et comme l'a confirmé le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

"L'iftar est la principale célébration de la journée pendant le mois sacré musulman, donc inviter un étranger à y participer est un signe d'amitié", comme l'a souligné le média El País, qui a rapporté l'invitation faite par Mohammed VI à Pedro Sánchez pour qu'il vienne à Rabat et tienne cette réunion de haut niveau entre les deux dirigeants des deux pays.

Ce développement significatif intervient après que Pedro Sánchez ait envoyé une lettre à Mohammed VI dans laquelle il reconnaît la proposition marocaine d'une large autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine comme la proposition "la plus sérieuse, réaliste et crédible" pour régler le différend sahraoui qui dure depuis plus de 40 ans après la fin de l'ère coloniale espagnole sur le territoire. Mohammed VI a exprimé la grande valeur pour le Maroc de cette lettre envoyée par le président espagnol, compte tenu de la grande importance de la question sahraouie pour le royaume alaouite. 

Pedro Sánchez y Mohamed VI

On spéculait sur une visite imminente de Pedro Sánchez au Royaume, et elle aura lieu en principe ce jeudi suite à l'invitation du monarque marocain, ce qui a changé les agendas diplomatiques car le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, devait se rendre au Maroc le 1er avril, voyage qui a été suspendu afin de le reporter et de l'inclure dans la visite présidentielle de Pedro Sánchez, une fois que les relations entre les deux nations auraient commencé à se normaliser. 

Selon le journal El País, le président du gouvernement espagnol avait à son agenda de jeudi une réunion avec le nouveau leader national du Partido Popular, Alberto Núñez Feijóo. Il est donc prévu que Pedro Sánchez se rende au Maroc dans l'après-midi pour rencontrer Mohammed VI.

La rencontre entre le Roi du Maroc et le Président du gouvernement espagnol au plus haut niveau serait la mise en scène définitive du retour à la normale en matière de relations diplomatiques entre les pays d'Afrique du Nord et d'Europe. Cette importante culmination intervient après plusieurs gestes de rapprochement qui ont résulté de la reconnaissance par l'Espagne du plan marocain de large autonomie pour le Sahara occidental sous la souveraineté du Royaume, que le gouvernement espagnol a qualifié de plus sérieux, réaliste et crédible. Ce geste politique a été suivi d'autres gestes tels que le retour de l'ambassadrice du Maroc à Madrid. 

Banderas de España y de Marruecos

Tout ceci contrairement à l'autre proposition de référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui défendue par le Front Polisario, qui bénéficie de peu de soutien international, y compris celui de l'Algérie.

Les relations entre l'Espagne et le Maroc ont été rompues principalement en raison de l'accueil du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, sur le territoire espagnol en avril 2021 pour être soigné pour une grave affection respiratoire dans un hôpital de Logroño. Le Maroc a dénoncé le manque d'informations de la part de l'Espagne sur cette question et le manque de coopération d'un pays considéré comme un partenaire et un allié. S'en sont suivis des épisodes qui ont encore tendu les relations, comme l'entrée massive de milliers d'immigrants illégaux à Ceuta depuis le territoire marocain et le retrait de l'ambassadeur du Royaume en Espagne. 

La situation a été progressivement réorientée grâce à des gestes antérieurs tels que la nomination de José Manuel Albares au poste de ministre espagnol des Affaires étrangères en remplacement d'Arancha González Laya, marqué par l'affaire du Ghali. José Manuel Albares a appliqué un profil plus proche du Maroc. Et aussi les messages conciliants lancés par le roi d'Espagne, Felipe VI, considérant le bon voisinage et la coopération de deux nations alliées comme l'Espagne et le Maroc.  

A la base de ces plaintes marocaines, il y a le fait que le Royaume manque le soutien espagnol à l'initiative du Maroc pour résoudre le problème du Sahara occidental, surtout après que de grandes puissances comme les Etats-Unis, les Emirats Arabes Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni aient soutenu la formule d'autonomie du Maroc pour le territoire sahraoui.

Puesto fronterizo entre Marruecos y Mauritania en Guerguerat, situado en el Sáhara Occidental

Le gros coup de pouce est venu de la dernière administration américaine de Donald Trump, qui a soutenu en décembre 2020 la proposition marocaine d'autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine en échange de l'établissement par le royaume de relations diplomatiques avec Israël dans le sillage des accords d'Abraham scellés en septembre 2020, en vertu desquels plusieurs pays arabes comme les Émirats et Bahreïn ont établi des relations diplomatiques avec l'État israélien sous l'égide des États-Unis. L'administration suivante de Joe Biden a poursuivi ce soutien américain à la proposition du Maroc, coïncidant avec l'accueil positif que l'initiative marocaine a reçu au niveau international. Le royaume alaouite a toujours prôné la négociation entre les parties opposées afin de parvenir à une solution politique conforme aux postulats des Nations unies, considérant sa proposition d'autonomie comme la plus réaliste et la plus propice au progrès social, politique et économique dans la région, et cette proposition s'impose en principe comme la plus soutenue au niveau international.

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