Entre-temps, les Émirats arabes unis qualifient d'"injuste" le quota de production de l'OPEP+

L'OPEP+ reprend sa réunion sur la production de pétrole

REUTERS/LEONHARD FOEGER - Logo de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)

L'alliance des 23 pays de l'OPEP+, dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie, n'a pas réussi à se mettre d'accord lors de sa dernière réunion, qui s'est tenue vendredi, sur la quantité de pétrole à fournir à partir d'août. Après des heures de délibérations sans résultat, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont décidé de poursuivre leur réunion lundi.

Les délibérations des 23 pays producteurs de l'OPEP+ focalisent l'attention des marchés mondiaux du pétrole brut, qui continueront à attendre de voir quel résultat ils obtiendront finalement. L'alliance doit fixer le niveau de production total à partir du mois d'août.

PHOTO/REUTERS  -   Fotografia de archivo los ministros de petróleo de la OPEP antes de comenzar la reunión de la 14ª Reunión del Comité Ministerial Conjunto de Seguimiento de la OPEP en Jeddah, Arabia Saudita, el 19 de mayo de 2019

Cette fois, ce n'est pas la rivalité traditionnelle entre la Russie et l'Arabie saoudite qui a empêché l'accord. Les Émirats arabes unis seraient responsables de l'échec du sommet. Selon plusieurs sources, le blocage était dû à la demande des EAU d'augmenter la base de calcul pour fixer son quota de production nationale, reflétant sa plus grande capacité d'extraction de brut, ce qui n'était pas accepté par les autres partenaires.

Le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei, a rejeté la prolongation de l'accord OPEP+ jusqu'en décembre 2022, qualifiant d'"injuste" le quota de production de pétrole de son pays, selon l'agence de presse officielle émiratie WAM. Il a ajouté que "cela n'a aucun sens de poser des conditions à une augmentation en août" car il considère que "le marché a besoin d'une augmentation de la production" et que les EAU soutiennent pleinement cette augmentation à partir d'août.

AFP/KARIM SAHIB  -   El ministro de Energía e Industria de Emiratos Árabes Unidos, Suhail al-Mazrouei, ha sido el anfitrión del Congreso. Ha sido el principal impulsor de la Estrategia de Energía del país, pionera en la región

Cela a empêché la conclusion d'un accord préliminaire entre l'Arabie saoudite et la Russie visant à augmenter la production combinée du groupe de 0,4 million de barils par jour (mbd) chaque mois à partir du mois d'août. Les pays producteurs de l'OPEP+ avaient prévu d'augmenter leur production de pétrole de 400 000 barils par jour entre août et décembre. La tâche est toutefois difficile pour l'alliance, qui doit prendre en considération les multiples incertitudes qui planent tant sur l'offre que sur la demande de pétrole brut. 

Ce seuil défini en octobre 2018 est considéré comme obsolète par les Émirats, qui revendiquent "une capacité (de production) désormais supérieure", estime Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. Selon M. Weinberg, Abu Dhabi veut augmenter son volume de production de référence à partir duquel son quota est calculé, car il a "une capacité plus élevée maintenant". Actuellement à 3,17 millions de barils par jour, le ministre émirati aurait insisté pour qu'elle soit "portée à 3,8 millions de barils par jour", indique Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

AFP/HAIDAR MOHAMMED ALI - Refinería de petróleo en la ciudad sureña de Nasiriyah, Irak

La réunion ministérielle de l'alliance OPEP+ (OPEP et alliés) de vendredi dernier "n'a offert qu'une seule option, celle d'augmenter la production à condition de prolonger l'accord actuel, ce qui prolongerait la base de calcul injuste de la production des EAU jusqu'en décembre 2022", a déploré le ministre. "Les EAU et leurs partenaires internationaux ont investi de manière substantielle dans l'augmentation de leur capacité de production et estiment que (...) les données de base du calcul devraient refléter la capacité actuelle et non celle d'octobre 2018, qui est dépassée", a détaillé Al Mazrouei.

La production du pays arabe est passée de 3,160 millions de barils par jour (mbd) en octobre 2018 à 3,841 mbd en avril 2020, et vise à produire 5 mbd d'ici 2030. Pendant ce temps, les indices de référence du brut Brent et WTI tournent autour de 75 dollars, en hausse de 50 % depuis le 1er janvier, une augmentation qui n'avait pas été observée depuis 2018, avant la pandémie. 

PHOTO/ARCHIVO - Yacimiento petrolífero Manifa de Saudi Aramco, Arabia Saudí

L'OPEP elle-même s'attend à ce que la demande de pétrole soit supérieure de 6 mbj cette année à celle de 2020, une perspective encore plus optimiste que les 5,5 mbj prévus il y a deux semaines par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). La relance de l'économie, notamment des voyages et du tourisme, grâce aux progrès de la vaccination en Europe et en Amérique du Nord est à l'origine de ces fortes hausses.

Cependant, les producteurs de l'alliance voient toujours des risques qui pourraient avoir un impact négatif sur le marché, tels que de nouvelles épidémies de la pandémie, notamment en raison de la propagation de la variante Delta du coronavirus, ou les effets inflationnistes des plans de relance budgétaire adoptés par de nombreux pays développés.

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