Martinez Almeida : «En ces temps, il est plus que jamais nécessaire de remercier le rôle des médias et des journalistes»
En période d'incertitude, la presse a toujours été une garantie pour connaître la réalité et essayer de la comprendre. D'autant plus que, depuis plus de deux mois, les seuls contacts avec la réalité extérieure sont les informations télévisées, les pages des journaux et les ondes radio.
C'est pourquoi le journalisme pendant la pandémie du COVID-19 a eu, et a toujours, un rôle fondamental de service public.
C'est ce que le Club international de la presse (CIP), l'Association des correspondants de la presse étrangère (ACPE), l'Association des correspondants de la presse latino-américaine (ACPI) et l'Association des journalistes et écrivains arabes (APEAE) ont voulu reconnaître avec les « Prix internationaux du journalisme 2020 ». Dans une présentation atypique, où les coudes, pour une fois, signifiaient des accolades de félicitations, la presse a eu sa reconnaissance en ces temps difficiles pour le développement de la profession.
« Nous célébrons ces prix dans un contexte compliqué, mais dans lequel la presse a joué un rôle fondamental tout au long de ces mois, (...) c'est pourquoi il est également plus que jamais nécessaire de remercier le rôle des médias, le rôle des journalistes, des correspondants en Espagne et de leur transmettre les encouragements, le soutien et l'esprit de la mairie de Madrid afin qu'ils puissent continuer à exercer leur travail dans les mêmes conditions de liberté et d'indépendance », a déclaré le maire de Madrid et hôte de l'événement, José Luis Martínez- Almeida.
Almeida, dans le discours d'ouverture de la cérémonie a rappelé les moments difficiles que la ville de Madrid a vécu dans les premiers mois de la pandémie, et qu'elle « a encore du mal », mais l'esprit de Madrid est « de continuer à se battre, de maintenir la garde, parce que Madrid est une ville merveilleuse » où, les journalistes internationaux ont « le privilège d'être correspondants dans cette ville ».
La touche finale a été donnée par la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, qui a remercié les journalistes pour leur travail durant « ces mois très difficiles » et leur a demandé de se joindre à « l'expression de la bonne opinion de l'Espagne et de Madrid, car nous en avons plus que jamais besoin, pour que l'on sache dans tous les coins qu'il existe une société libre, plurielle et ouverte ». Il ne voulait pas oublier le travail des travailleurs de la santé et de tous ceux qui étaient en première ligne. « Ce sont là de nombreux exemples de tout ce que notre société est capable de faire quand elle marche ensemble », a déclaré Ayuso. Lors de la cérémonie de clôture, le président a annoncé la construction d'un nouvel hôpital, l'« Isabel Zendal » - la première infirmière de l'histoire en mission internationale de lutte contre la variole - pour continuer à combattre la pandémie.
Ces prix, qui, comme l'a rappelé le président de l'ACPE Bertrand de la Grange, devaient avoir lieu en mai mais ont dû être reportés au soir du 10 septembre en raison de la situation sanitaire, ont accueilli des journalistes, des écrivains et diverses personnalités culturelles et sportives qui ont exercé leur profession de manière exemplaire pendant la pandémie et ont donc mérité une reconnaissance.
L'événement, présenté par José Ribagorda, a reconnu le travail du journaliste Vicente Vallés avec le prix du « Journalisme innovateur », où les valeurs d'indépendance, de professionnalisme et de liberté ont fait de Vallés l'un des gagnants de la soirée. Dans le monde du journalisme, Teresa Montoro, directrice et présentatrice du programme « Hora America » de Radio Exterior de España, a également été récompensée pour avoir fait connaître la réalité du deuxième plus grand continent de la planète par de multiples voix. Casa América a également reçu le prix « Coopération » pour être l'institution la plus active à refléter la réalité d'un continent de grand intérêt et de multiples liens avec l'Espagne.
Paola Del Vecchi, journaliste italienne et correspondante en Espagne depuis vingt ans, a également été reconnue pour son travail, ainsi que celui de Pablo M. Díez, correspondant d'ABC en Asie pour sa couverture de la crise COVID-19 qui a débuté dans la province chinoise de Wuhan ;le photographe et cinéaste documentaire Álvaro Ybarra, qui a travaillé dans plus de 40 pays pour Time magazine, The New York Times, Le Monde, Libération et Grupo Vocento media et de la chroniqueuse et écrivaine Almudena Grandes.
La reconnaissance posthume de deux journalistes décédés pendant la pandémie a constitué un moment spécial et émouvant : Jesús Picatoste, qui a reçu un prix pour être un exemple de journalisme démocratique, et José María Calleja, pour son travail de recherche de la vérité et pour avoir donné une voix aux victimes du terrorisme de l'ETA pendant les années les plus difficiles au Pays Basque.
Le travail de Riay Tatary, ancien président de la Commission islamique d'Espagne, ancien président de l'UCIDE et ancien président du Conseil islamique pour la coopération en Europe, décédé en avril des suites du coronavirus, a également été reconnu. A sa place, le nouveau secrétaire de la Commission islamique d'Espagne, Ayman Adlbi, a reçu le prix, rappelant la carrière de Tatary, dont l'objectif principal était de « construire la paix sociale, de la coexistence », où « la pluralité religieuse, la diversité culturelle et l'inclusion » ont permis de surmonter des moments difficiles.
Le prix du sport et du perfectionnement a été décerné à la Fondation Rafael Nadal, pour le renforcement de l'intégration et du développement personnel des enfants et des jeunes afin qu'ils aient des chances égales et pour la promotion des talents sportifs. L'Association des plus beaux villages d'Espagne a été récompensée dans la catégorie « Tourisme avec identité ». L'association est née avec l'idée de faire connaître les beaux villages parfois un peu oubliés qui font souvent partie de cette Espagne vide.
Dans la catégorie « Culture et science », la Fondation Thyssen a été récompensée pour être l'une des plus actives sur la scène culturelle espagnole. Une mention spéciale a également été accordée au chef José Andrés, pour son travail de solidarité avec l'ONG qu'il dirige, «World Central Kitchen », une organisation qui a joué un rôle essentiel pendant la pandémie et lors d'autres catastrophes, pour donner une assiette de nourriture aux personnes les plus démunies.
Le Dr Antonio Zapatero, actuel vice-ministre de la santé publique et du plan COVID de la Communauté de Madrid, et le directeur d'IFEMA, Eduardo Lopez Puertas, ont reçu une reconnaissance spéciale pour le travail qu'ils ont accompli pendant les mois les plus graves de la pandémie en construisant le plus grand hôpital de campagne du monde qui a permis de soigner plus de 4 000 patients. Ce prix spécial, créé en raison des circonstances de ces derniers mois, vise à évaluer le travail d'IFEMA et de tout son personnel, en collaboration avec le gouvernement de la Communauté de Madrid, le ministère de la santé et l'unité militaire d'urgence.
Le dernier prix a été décerné à Ana Blanco, en reconnaissance de sa carrière. Visage visible pendant 30 ans dans les programmes d'information de la Radio Televisión Española, elle a été reconnue pour sa solvabilité, son intégrité professionnelle et sa capacité à répondre à tous types d'événements : de l'ouverture de l'Expo92 à Séville à l'élection de Barak Obama et Donald Trump.
