Bahreïn et le Qatar rétablissent leurs relations diplomatiques, dernier obstacle à la réconciliation des pays arabes du Golfe

De grandes attentes ont été satisfaites. Dans le but de renforcer la coopération entre les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), les gouvernements du Qatar et de Bahreïn ont annoncé le rétablissement des relations diplomatiques bilatérales. Ils l'ont fait après six ans d'éloignement suite aux accusations de l'Arabie saoudite, de l'Égypte et des Émirats arabes unis concernant le rôle de Doha dans la montée en puissance des Frères musulmans à la suite du printemps arabe.
"Les deux parties ont confirmé que cette décision découle du désir mutuel de développer les relations bilatérales et de renforcer l'intégration au sein du CCG, ainsi que l'unité en faveur des statuts du CCG, et de renforcer le respect des principes d'égalité entre les États, de souveraineté et d'indépendance nationale, d'indépendance nationale, d'intégrité territoriale et de bon voisinage", lit-on dans la lettre publiée à l'issue d'une réunion à Riyad, siège du forum arabe, entre le secrétaire général du ministère qatari des Affaires étrangères, Ahmed Hasan al Jamadi, et le sous-secrétaire aux affaires politiques de Bahreïn, Saij Abdula bin Ahmed al Kalifa.
His Highness the Amir of State of Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani received HE Sayyid Badr bin Hamad bin Hamoud Al Busaidi, Minister of Foreign Affairs of the brotherly Sultanate of Oman, and his accompanying delegation, at Lusail Palace on Wednesday. pic.twitter.com/FmCqITMF1Y
— Qatar Tribune (@Qatar_Tribune) April 12, 2023
Il s'agit de la deuxième réunion du comité de suivi Bahreïn-Qatar dont la médiation est assurée par Mohammed bin Salman, prince héritier d'Arabie saoudite et chef de file de la nouvelle ère de détente sans précédent dans la région après les conflits qui ont éclaté en 2011.
Bahreïn rejoint ainsi la volonté de ses partenaires membres du CCG, l'Arabie saoudite, le Koweït, Oman et les Émirats arabes unis, exprimée dans la déclaration d'Al-Ula de 2021, par laquelle ils ont décidé de tourner la page du boycott auquel ils soumettaient le Qatar depuis 2017. L'objectif du CCG, atteint en soi avec la réconciliation de Doha et de Manama, était de rassembler les États du Golfe pour relever les défis de la région et parvenir à la sécurité et à la prospérité.
Cet objectif est en passe d'être atteint. Dans le même but, l'Arabie saoudite a repris ses relations avec l'Iran, ainsi qu'avec la Syrie, et mène actuellement le processus de paix au Yémen, le bastion le plus conflictuel du golfe Persique. Le dégel diplomatique a été le thème central du dernier sommet du CCG, la 155e session du Conseil des ministres. Ce même organe a résumé la réunion en disant espérer que l'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite "constitue une étape positive vers la résolution des divergences et la fin de tous les différends régionaux par le dialogue et les moyens diplomatiques".

Le renforcement de la coopération dans le Golfe intervient à un moment où la Chine s'intéresse aux avantages économiques qu'elle pourrait tirer d'une région exempte de conflits et face à une présence américaine de plus en plus affaiblie. Cependant, Washington suit avec prudence les pas déterminés du CCG, qu'il considère comme des "alliés".
"Depuis le début de l'administration Biden, les États-Unis travaillent à renforcer l'intégration régionale, la désescalade et le rapprochement entre les alliés des États-Unis", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, dans un communiqué. Il a également qualifié Bahreïn et le Qatar de "membres clés" du CCG, dont le rapprochement "constitue une étape importante dans l'établissement d'une région du Moyen-Orient plus stable et plus prospère".