Piden a Washington designar a Argelia como “Estado patrocinador del terrorismo”
Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs politiciens américains de différentes obédiences idéologiques ont demandé à l'administration de Joe Biden de sanctionner l'Algérie pour ses liens avec la Russie. Dans le cadre du Countering America's Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA), des sénateurs comme Marco Rubio et des membres du Congrès comme Lisa McClain ont demandé à Washington de réagir à la relation stratégique entre Alger et Moscou. Grâce à ce décret fédéral adopté par le Congrès en août 2017, les États-Unis imposent des sanctions aux pays qui concluent des accords de défense ou de renseignement avec certaines nations, comme la Corée du Nord, l'Iran ou la Russie, principal fournisseur d'armes de l'Algérie.
Aujourd'hui, Mark Brnovich, ancien procureur général de l'Arizona, appelle à aller plus loin et à désigner le pays d'Afrique du Nord comme "État parrain du terrorisme" pour son soutien au Front Polisario. Brnovich, qui considère le groupe séparatiste comme une "organisation terroriste", souligne également les liens militaires entre l'Algérie et la République islamique d'Iran, une nation considérée par les États-Unis comme un "parrain actif du terrorisme" au même titre que la Corée du Nord, Cuba et la Syrie.
Dans un article du Washington Times, Brnovich explique que, depuis des décennies et avec l'aide de Téhéran, Alger apporte un soutien militaire au Polisario dans le but de "déstabiliser son voisin marocain".
Il souligne également les liens de l'Algérie avec les groupes terroristes du Sahel. "Le Front Polisario a établi un couloir pour le trafic d'armes et d'autres activités illicites, en tissant des liens avec divers groupes terroristes", écrit l'ancien procureur général. Outre le terrorisme, il fait allusion à la corruption au sein de l'organisation, rappelant un rapport de l'Office européen de lutte antifraude qui a révélé qu'entre 2004 et 2007, le Polisario a volé et détourné l'aide internationale destinée aux réfugiés sahraouis à Tindouf.
Ce n'est pas la première fois qu'une personnalité publique met en garde contre les liens du Polisario avec des groupes terroristes. Fin décembre, Brice Hortefeux, député européen français, a souligné dans une question écrite adressée à la Commission européenne qu'il pourrait y avoir "une collusion entre le Polisario et des groupes terroristes dans la mesure où le Polisario fournirait des armes et un soutien logistique, y compris du carburant, à ces groupes".
Il a également averti que la situation dans la région du Sahel et du Sahara "s'est détériorée ces dernières années, constituant une menace pour la stabilité régionale et internationale".
Un autre député européen, l'Espagnol Antonio López-Istúriz White, a également souligné l'instabilité causée par le Polisario dans la région, faisant notamment référence à l'acquisition par le groupe de drones iraniens. Cette déclaration a été faite peu de temps après que le ministre de l'intérieur de la République arabe sahraouie démocratique proclamée, Omar Mansour, a affirmé, lors d'une visite en Mauritanie, que le Polisario s'appuierait bientôt sur des drones iraniens pour affronter les forces marocaines.
Le Maroc a mis en garde à plusieurs reprises contre les menaces que représentent pour l'Afrique et plus particulièrement pour le Maghreb les liens entre l'Iran, le Hezbollah et le Front Polisario. Alors que l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, a mis en garde contre l'influence de Téhéran et du groupe libanais à Tindouf et en Afrique du Nord, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a directement accusé l'Iran d'armer le Polisario, déstabilisant ainsi "l'Afrique du nord et de l'ouest".
Coordinateur Amérique : José Antonio Sierra
