Le chef de l'armée, Al-Burhan, a également ouvert la porte à d'éventuels pourparlers avec les FAR au Sud-Soudan

L'armée soudanaise accepte de prolonger la trêve

Abdel Fattah Al-Burhan - PHOTO/ARCHIVO
AFP/ASHRAF SHAZLY - Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan

Le compte à rebours est lancé pour la fin du cessez-le-feu de 72 heures entre l'armée soudanaise et les forces de soutien rapide (RSF). La communauté internationale redouble d'efforts pour prolonger la trêve qui, selon les Nations unies, "n'est pas pleinement respectée". Selon Reuters, les combats de ces dernières heures se sont concentrés sur Omdurman, près de Khartoum, où l'armée tente de chasser les membres des FAR d'autres régions du pays. 

Au cours de ce cessez-le-feu précaire, plusieurs officiers de l'ancien régime du dictateur Omar al-Bashir ont été libérés de prison, notamment Ahmed Haroun et Abdel-Rahim Muhammad Hussein, qui ont été inculpés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale. Selon l'agence AP, tous deux se trouvent dans un hôpital militaire, tout comme Al-Bashir lui-même. La libération d'officiers liés à la dictature d'Al-Bashir a suscité des accusations entre l'armée et les FAR, qui se reprochent mutuellement d'avoir fait sortir les prisonniers de prison.  

Au milieu des tensions et des combats, le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a accepté une éventuelle prolongation du cessez-le-feu. Il a également exprimé son soutien à des pourparlers avec la partie ennemie dans la capitale du Sud-Soudan, Juba. "Al-Burhan a remercié l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et a donné son accord initial", indique un communiqué de l'armée.  

L'IGAD - une organisation composée de Djibouti, de l'Érythrée, de l'Éthiopie, du Kenya, de la Somalie, du Soudan, du Sud-Soudan et de l'Ouganda - dirige les efforts visant à prolonger la trêve au Soudan et à permettre aux parties belligérantes d'entamer des négociations pour mettre fin au conflit qui a déjà coûté la vie à plus de 500 personnes. Toutefois, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient que ce chiffre augmentera en raison des maladies et du manque de fournitures médicales

Alors que l'IGAD attend que les FAR acceptent sa proposition de prolonger la trêve, les évacuations se poursuivent. Les pays travaillent sans relâche pour que leurs citoyens quittent le Soudan avant la fin du cessez-le-feu, jeudi soir. Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a reconnu qu'une fois la trêve terminée, il n'y aura aucune "garantie" quant au nombre de vols d'évacuation qui décolleront du Soudan. Au contraire, les responsables militaires britanniques ont assuré que les opérations "pourraient se poursuivre" après la fin du cessez-le-feu, tant que les conditions sont sûres, rapporte The Guardian. 

Outre l'IGAD, l'Union africaine, les États-Unis, l'Union européenne, l'Arabie saoudite et l'Égypte œuvrent en faveur d'un cessez-le-feu permanent et d'une cessation des hostilités entre les parties belligérantes. À cet égard, Riyad est en contact avec les deux chefs militaires afin de promouvoir un processus de paix

Le Royaume saoudien, de par sa situation géographique, joue également un rôle clé dans l'évacuation des étrangers du Soudan. Au cours des dernières heures, un navire transportant 1 687 civils de 50 nationalités différentes a accosté dans le port de Jeddah, sur la mer Rouge. En plus de faciliter l'évacuation par voie maritime, l'Arabie saoudite a également évacué des étrangers du Soudan par voie aérienne. Selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères, un total de 2 148 personnes sont arrivées dans le Royaume en provenance du Soudan.