Le cessez-le-feu s'applique à toutes les parties impliquées dans le conflit au Soudan, y compris le gouvernement, les forces rebelles et les milices

Le Soudan conclut une trêve de 72 heures après d'intenses négociations

AFP/ASHRAF SHAZLY - Photo d'archive. Les forces de sécurité soudanaises montent la garde à Khartoum, capitale du Soudan

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annoncé lundi que les factions belligérantes du Soudan avaient accepté un cessez-le-feu de 72 heures. Cette décision fait suite à d'intenses négociations menées au cours des dernières 48 heures entre les forces armées soudanaises (SAF) et les forces de soutien rapide (RSF). Le cessez-le-feu a débuté le 24 avril à minuit.

Les États-Unis ont demandé instamment aux forces armées soudanaises et aux forces de soutien rapide de respecter immédiatement et intégralement le cessez-le-feu, a déclaré Antony Blinken. Cette demande a été faite en réponse aux récents combats entre les deux parties dans le pays, qui ont entraîné la mort de centaines de personnes et le déplacement de milliers de civils. Blinken a déclaré que les États-Unis travailleraient avec des partenaires régionaux et internationaux et des parties prenantes civiles soudanaises pour aider à la création d'un comité chargé de superviser la négociation, la conclusion et la mise en œuvre d'une cessation permanente des hostilités et d'arrangements humanitaires au Soudan. Il a également appelé les deux parties à cesser le harcèlement, les attaques contre les civils, le recrutement d'enfants, la destruction des infrastructures et l'imposition de barrages.

Les forces de soutien rapide ont accepté une trêve humanitaire pour faciliter la circulation des civils, leur permettre de subvenir à leurs besoins, d'évacuer les missions diplomatiques et les ressortissants étrangers. La trêve a permis de brèves pauses dans les combats pour permettre l'évacuation des civils. L'arrêt des combats pendant trois jours au Soudan permet un accès sûr à la nourriture et aux fournitures médicales afin de répondre aux problèmes critiques auxquels sont confrontés les Soudanais.

Les États-Unis ont déclaré qu'ils ne prévoyaient pas d'évacuer leurs ressortissants du Soudan en raison des conditions sur le terrain. John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité, a déclaré que la situation au Soudan n'était pas sûre pour une évacuation militaire des citoyens américains. Cependant, Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale, a déclaré que les États-Unis aidaient les citoyens américains à quitter le pays par des convois terrestres.

Les employés diplomatiques américains ont été évacués de Khartoum après une semaine de violents combats entre factions militaires rivales. La France a évacué 500 personnes, tandis que l'Arabie saoudite a évacué 10 ressortissants saoudiens et 189 ressortissants étrangers, dont des Américains. Selon le secrétaire d'État Antony Blinken et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le président Joe Biden a demandé que "toutes les options possibles et imaginables" soient mises en œuvre pour aider les Américains au Soudan.

Les États-Unis collaborent avec leurs alliés et partenaires pour faciliter l'évacuation par voie terrestre des Américains souhaitant quitter le pays, tandis que le département d'État est en contact avec les citoyens américains sur place pour leur fournir des services consulaires et d'autres services et conseils.

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Depuis l'évacuation de l'ambassade, le pays est en contact étroit avec les citoyens américains et les personnes affiliées au gouvernement américain, leur fournissant de l'aide et facilitant les voies de sortie. En outre, il déploie des moyens navals en mer Rouge et des moyens de renseignement, de surveillance et de reconnaissance pour soutenir les itinéraires d'évacuation terrestres et aide les citoyens américains arrivant à Port-Soudan à organiser leur voyage.

Les représentants du gouvernement américain ont reconnu qu'il y a environ 16 000 citoyens américains au Soudan, dont la plupart ont la double nationalité. Ces citoyens, qui ont grandi et ont des familles, des emplois et des entreprises au Soudan, ne veulent pas quitter le pays. Les autorités n'ont pas prévu d'évacuation en raison de l'absence d'aéroport opérationnel et des combats sur le terrain. Malgré la situation au Soudan, plusieurs pays ont réussi à évacuer leurs citoyens.

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Les États-Unis se sont joints à l'effort, le département d'État déconseillant aux citoyens américains de se rendre dans le pays. Toutefois, certains Américains déjà présents au Soudan ont fait part de leurs inquiétudes quant au manque d'aide pour quitter le pays. Les pays qui ont réussi à évacuer leurs citoyens sont l'Espagne, la Jordanie, l'Italie, la France, le Danemark et l'Allemagne, tandis que le Royaume-Uni a réussi à évacuer le personnel de son ambassade et des citoyens d'autres pays. En outre, d'autres évacuations sont prévues pour les ressortissants de pays tels que la Chine et l'Inde. Par ailleurs, la sécurité des personnes qui se trouvent encore dans le pays suscite de vives inquiétudes, car les ressources essentielles telles que la nourriture, l'eau et les soins médicaux, ainsi que la connexion à l'internet, sont affectées. Cette situation constitue une exception rare et chaotique aux règles d'évacuation des États-Unis, qui ne s'appliquent généralement pas aux citoyens ordinaires.

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.