Marruecos potencia su industria

Mohammed Bachiri, vice-président de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) et président de la commission nationale chargée de la gestion et de l'analyse des questions industrielles dans le Royaume, s'est entretenu avec Atalayar à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'industrie marocaine.
M. Bachiri, quel bilan tirez-vous de la Journée nationale de l'industrie qui vient de se dérouler à Casablanca ?
La Journée Nationale de l'Industrie est un événement co-organisé par le Ministère de l'Industrie et du Commerce et la CGEM. L'objectif est de faire le point sur la situation de notre industrie au niveau national et surtout d'identifier les pistes et les axes de travail pour les années à venir.
Nous avons eu l'honneur de recevoir un message de Sa Majesté le Roi, lu par le Ministre de l'Industrie et du Commerce, rappelant les priorités à moyen terme pour le développement de notre industrie. Au cours des 20 dernières années, le secteur industriel au Maroc a connu une évolution très importante.
On peut citer, par exemple, l'industrie automobile qui est aujourd'hui le premier secteur d'exportation du Maroc. On peut également citer l'industrie aéronautique. Nous avons des infrastructures qui sont très importantes au niveau national. Mais même au niveau méditerranéen, nous avons le port de Tanger Med qui est le 23ème port au monde, nous avons des autoroutes, nous avons des infrastructures, donc il y a un écosystème d'un point de vue logistique et infrastructurel qui a contribué au développement de cette industrie au Maroc. Donc, en termes d'axes d'amélioration pour le développement de notre industrie, comme vous le savez, le monde est en train de changer de manière très importante et accélérée, le monde industriel aussi, et le Maroc doit s'adapter à ce changement et être en mesure d'assurer sa souveraineté industrielle.
À cette fin, nous avons identifié un certain nombre d'axes de travail. Le premier est de savoir comment renforcer davantage notre compétitivité. Nous avons la question de l'intégration profonde, notamment la transformation des matières premières au Maroc et leur mise à disposition de l'industrie.
Nous avons la question de l'innovation, de la recherche et du développement. Nous avons la partie logistique de la chaîne d'approvisionnement. Nous avons le développement des industries 4.0, des nouvelles technologies.
Nous avons aussi le capital humain. Ainsi, même si le Maroc a réalisé des investissements très importants dans les ressources humaines et le capital humain, nous devons former davantage nos ingénieurs et nos techniciens dans les emplois du futur. En particulier, les industries 4.0. La programmation des robots, l'automatisation.
L'efficacité énergétique est également un enjeu très important avec la décarbonisation. Je rappelle qu'à l'horizon 2030, le Maroc doit avoir un mix énergétique de 52% d'énergies renouvelables contre 37% aujourd'hui. Ce sont donc des questions très importantes. En tant qu'association patronale, nous allons travailler sur ces axes d'amélioration et travailler main dans la main avec les fédérations industrielles marocaines pour que nous puissions avoir une feuille de route qui va renforcer le poids spécifique et les réalisations de l'industrie au Maroc et se projeter dans l'avenir au niveau régional et mondial. Donc il faut qu'on travaille avec

L'industrie, M. Bachiri, joue un rôle fondamental dans le processus de modernisation du Maroc, entrepris par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a souligné dans son discours cet élan d'amélioration, de modernisation et le rôle fondamental de l'industrie pour le bien-être des Marocains et pour le développement du pays.
L'industrie marocaine représente aujourd'hui environ 20 % du produit intérieur brut. Elle emploie la majorité des salariés au niveau national. Et c'est elle qui génère le plus d'emplois indirects. C'est très important. Nous avons réussi, par exemple dans le secteur automobile, à développer un écosystème autour du constructeur Renault. Nous avons aujourd'hui environ 250 équipementiers qui se sont installés et 220 000 emplois ont été créés ces dix dernières années, notamment grâce au plan d'accélération industrielle.
Et si nous avons atteint ce niveau de développement, c'est grâce à la vision de Sa Majesté le Roi, de placer le secteur industriel comme une priorité nationale. C'est pourquoi nous avons organisé cette Journée nationale de l'industrie, afin de répondre à l'objectif de consolidation des acquis et de développement pour l'avenir.
Et nous avons les orientations de Sa Majesté. Les choses sont désormais claires et la CGEM et le gouvernement travailleront main dans la main pour faire avancer nos dossiers communs.

Nous vous avons entendu dire, M. Bachiri, qu'il fallait privilégier la qualité plutôt que la quantité. Est-ce là le grand défi de l'industrie au Maroc ?
L'industrie marocaine doit passer d'une industrie de la quantité à une industrie de la qualité et le Maroc doit passer d'une industrie basée sur les coûts de la main-d'œuvre à une industrie basée sur les services de prestations.
C'est très important. Pour atteindre cet objectif, nous devons investir davantage dans la recherche et le développement et l'innovation, car ils sont fondamentaux pour assurer le développement de l'industrie du futur. Le Maroc garantira sa souveraineté industrielle grâce à ses investissements dans les technologies du futur. Ils nous permettront de faire en sorte que l'industrie puisse se consolider au milieu d'un paysage mondial assez complexe.
Le Maroc a des atouts matériels et immatériels pour jouer un rôle et nous le voyons aujourd'hui : le secteur automobile est le premier secteur exportateur, le secteur aéronautique il y a quelques années nous n'étions pas sur le radar international. Aujourd'hui, le Maroc est devenu un pilier de la construction aéronautique mondiale. Ce sont deux belles réussites.
Nous devons nous appuyer sur ces exemples pour renforcer nos ancrages industrielles et préparer l'avenir, en particulier sur les questions liées à la décarbonisation. Car une partie de ce que nous fabriquons est exportée vers l'Europe et nous devons être absolument prêts pour le Green Deal, la taxe carbone au niveau de l'UE.

Et l'industrie marocaine permet actuellement de collaborer avec l'Europe, avec les États-Unis, avec la Chine, avec la Russie, avec n'importe quelle grande puissance dans le monde.
C'est précisément l'un des atouts du Maroc. Nous avons signé plusieurs accords de libre-échange avec plus de 50 pays et nous disposons d'un marché de 1,3 milliard d'habitants. Donc voilà, c'est extraordinaire. Et pour développer la marque marocaine, le made in Morocco au niveau international, nous devons travailler sur ces priorités pour faire en sorte que demain le produit marocain soit un produit reconnu.
Aujourd'hui, on le voit dans l'industrie automobile et dans d'autres secteurs, les produits industriels marocains sont reconnus dans le monde entier comme une référence en termes de qualité et de coût.
Le prochain jour sera consacré aux régions, à la situation de l'industrie dans les régions du Maroc, n'est-ce pas ?
Sa Majesté, dans le discours qu'il a prononcé tout à l'heure, a demandé que la Journée nationale de l'industrie soit inscrite dans l'agenda annuel des manifestations institutionnelles du Maroc, mais que l'année prochaine, elle ne se limite pas à Casablanca et Rabat, mais qu'elle s'étende à toutes les régions et qu'elle tienne compte des spécificités régionales : Tanger est la région de l'automobile, Agadir est celle de l'agroalimentaire, etc. Donc il faut qu'on travaille avec la CGEM et l’industrie sur ces thématiques pour qu’on puise préparer l’année prochain journées de l’industrie régionale dédies a la région et à ses problématiques.