Les syndicats ont organisé des manifestations dans tout le pays pour exprimer leur opposition au projet de loi sur la liberté d'association et la liberté syndical

Les syndicats protestent contre la violation des droits syndicaux en Algérie

AFP/RYAD KRAMDI - Manifestation anti-gouvernementale de masse dans le centre d'Alger

De nombreux secteurs de l'administration en Algérie ont lancé des protestations et des grèves récemment; les manifestants critiquent les mesures proposées par le gouvernement, qui limiteraient le pouvoir des syndicats et les obligeraient à s'enregistrer auprès de l'État. Les syndicats s'opposent également à un projet de loi qui restreindrait le droit de grève en fixant de nouvelles conditions. 

Les secteurs qui ont répondu à l'appel comprennent les travailleurs de la santé, les services de transport, les travailleurs de l'éducation et de l'administration, les travailleurs de la construction, les travailleurs industriels et les employés de l'État. De nombreuses entreprises privées se sont également jointes à la manifestation. Les manifestants ont pris la parole dans les rues, dans les bâtiments gouvernementaux et dans les syndicats indépendants, pour demander au gouvernement de retirer le projet de loi et d'autoriser le droit de grève. Les manifestants ont également exigé des améliorations du salaire minimum, de l'assurance chômage et de la protection des travailleurs.  

Cette inaction de l'Union générale des travailleurs algériens a été critiquée par d'autres syndicats du pays. Nombreux sont ceux qui ont souligné que le syndicat n'a pas su se montrer à la hauteur de la situation et a laissé passer le projet de loi sans l'avis de la classe ouvrière. Cela a conduit de nombreuses personnes à remettre en question l'efficacité du syndicat en tant que défenseur des intérêts des travailleurs et son engagement envers les idéaux de la classe ouvrière.

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Selon des rapports locaux, "plus de 30 syndicats indépendants représentant les travailleurs de l'éducation, de la santé, de la poste, de la solidarité et de l'administration, ainsi que les imams et les travailleurs des affaires religieuses, ont lancé une grève mardi pour dénoncer ce qu'ils ont décrit comme une menace pour les libertés syndicales et pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il retire complètement le projet de loi".

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment exprimé son "respect de la constitutionnalité des grèves et des protestations", mais a reconnu son mécontentement face au désordre des syndicats.  

Le chef du Syndicat des professionnels de la santé publique, Elias Murabit, a également souligné la nécessité d'un dialogue entre le gouvernement et les syndicats pour parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties, et a déclaré que "les syndicats indépendants et les autres syndicats affiliés au gouvernement doivent être entendus et leur opinion doit être prise en compte pour parvenir à un consensus". 

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En outre, le leader syndical a appelé le gouvernement à "résoudre d'urgence le conflit, afin que les services publics et le secteur de la santé ne subissent pas de nouveaux dommages. Les syndicats sont disposés à engager le dialogue pour parvenir à un accord équitable pour tous". 

Des mesures visant à améliorer la protection des travailleurs contre les licenciements, les fermetures d'entreprises et les modifications de contrats ont également été incluses, telles que le droit à une indemnité de licenciement non contestée, le droit à une indemnité de licenciement en cas de fermeture d'entreprise, l'interdiction de modifier unilatéralement les contrats des travailleurs et la nécessité d'informer les travailleurs de la situation de l'entreprise dans laquelle ils travaillent.  

Les lois contre le travail syndical en Algérie ont largement contribué aux protestations sociales dans le pays. En effet, cette législation limite la capacité des travailleurs à s'organiser en syndicats et à lutter pour de meilleurs salaires et conditions de travail. Ces restrictions ont découragé les travailleurs et la société civile, et ont poussé beaucoup d'entre eux à rejoindre le mouvement Hirak qui proteste contre le gouvernement. Le mouvement Hirak a débuté en février 2019 en réponse aux lois limitant la liberté d'association et d'autres droits du travail. Les manifestants ont exigé l'abrogation de ces lois, ainsi que la libération des prisonniers politiques et la réduction de la corruption. Les lois antisyndicales sur le travail ont rendu difficile la création de syndicats dans le pays, limitant la capacité des travailleurs à négocier de meilleurs salaires, conditions de travail et autres avantages. Alors que le mouvement Hirak prend de l'ampleur, le gouvernement algérien a apporté des modifications limitées à sa législation afin d'améliorer les conditions de travail et la liberté d'association. 

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Pour les observateurs, cette dernière initiative politique est le signe que l'exécutif prend des mesures pour réduire l'espace de l'opposition et renforcer son contrôle sur la vie politique. Beaucoup pensent que le gouvernement tente de contrôler la société par la force et de faire taire les critiques, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour la démocratie et les droits de l'homme en Algérie. Dans le même temps, la communauté internationale a exprimé son inquiétude face à ces actions et a appelé le gouvernement algérien à respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales des citoyens. Le gouvernement algérien doit veiller à ce que tous les citoyens puissent exercer leur droit à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique sans craindre la répression. S'il ne le fait pas, il devra faire face à une méfiance et à des critiques accrues de la part de la communauté internationale. 

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