Les deux pays ont signé un traité qui vise à renforcer les relations bilatérales dans les domaines de la sécurité, des énergies renouvelables, de la lutte contre la corruption et de la culture

La France et l'Irak concluent une alliance stratégique globale d'entreprises

PHOTO/AP/AURELIEN MORISSARD - Le président français Emmanuel Macron, à gauche, accueille le premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudan, jeudi 26 janvier 2023, au palais de l'Élysée à Paris

Le président français Emmanuel Macron a rencontré le Premier ministre irakien Mohamed Shia Al-Sudani à Paris, où les deux dirigeants ont signé une série d'accords stratégiques visant à renforcer la coopération économique entre les deux nations. Au cours de la réunion, les deux pays ont signé un accord visant à renforcer les relations bilatérales dans des domaines tels que la lutte contre la corruption, la sécurité, les énergies renouvelables et la culture, a confirmé l'Élysée. "Le sommet a discuté des relations bilatérales des deux pays, de certaines questions régionales et internationales d'intérêt commun et de documents de coopération conjointe dans certains domaines importants", a indiqué l'agence de presse irakienne.

Le ministre irakien Al-Sudani recherche des partenaires pour aider à reconstruire le secteur énergétique de l'Irak. L'agence AFP - citant le ministre avant sa rencontre avec Macron - note que la coopération dans le domaine de l'énergie et de la sécurité entre Bagdad et l'Irak est d'une grande importance. La situation dans ce pays du Moyen-Orient est critique en raison de décennies de guerre et de conflits. L'Irak souffre d'une grave pénurie d'électricité alors qu'il s'agit d'un pays riche en pétrole, entre autres problèmes, en raison du niveau élevé de corruption politique. Pour pallier le manque d'électricité, les foyers doivent être coupés de quatre à dix heures par jour, même en plein été, de sorte que les habitants dépendent de générateurs privés, que la plupart des Irakiens ne peuvent se permettre. 

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En 2021, la société française TotalEnergies a signé un contrat de 10 milliards de dollars avec l'Irak, mais malgré les efforts de Bagdad pour restaurer son réseau électrique, des difficultés ont entravé la mise en œuvre. L'accord avec le géant français comprend la construction d'installations de collecte et de traitement du gaz extrait du pétrole brut utilisé pour produire de l'électricité, ainsi que des projets de construction d'une centrale solaire dans le sud de l'Irak. Le PDG de la société, Patrick Pouyanne, a déclaré aux investisseurs, après l'annonce de l'opération, que l'Irak constituait une priorité pour TotalEnergies au Moyen-Orient. Il a ajouté que l'opération était bénéfique pour tous et qu'elle serait financée par la vente du pétrole de Ratawi. 

Al-Sudani, quant à lui, a exprimé l'espoir d'une sécurité, indiquant qu'ils s'attendent à une coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité, notamment dans la formation et le développement des capacités de sécurité de l'Irak, ainsi que dans l'acquisition d'armes. 

Macron s'est rendu deux fois en Irak depuis le début de son premier mandat en 2017. En décembre 2022, lors d'une réunion régionale de soutien à l'Irak, Macron a exhorté Bagdad à prendre une autre voie que celle du "modèle dirigé de l'extérieur". Le gouvernement d'Al-Sudani, qui a retrouvé la confiance après une année de conflit politique, est soutenu par les partis pro-iraniens qui dominent le parlement. Bagdad est également très dépendante du gaz et de l'électricité du voisin Téhéran. Avant son arrivée à Paris, le ministre irakien a publié un article dans le quotidien français Le Monde, soulignant que son gouvernement tente d'établir des relations équilibrées avec les autres pays et de se tenir à l'écart de la "politique de l'Axe". 

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"Le gouvernement irakien actuel est plus confiant dans sa vision du développement des relations régionales et internationales de l'Irak basées sur la coopération et l'équilibre à travers une politique de partenariat avec de nombreux pays du monde, à commencer par la France", a-t-il déclaré. C'est là que le Qatar intervient. L'État du Golfe dispose de suffisamment de canaux ouverts avec les Iraniens et l'Occident pour obtenir facilement une partie de l'accord français, qui n'a pas encore été mis en œuvre. Les entreprises énergétiques françaises et qataries travaillent en étroite collaboration dans le grand secteur de production de GNL du Qatar, ainsi que sur de grands projets énergétiques dans le monde entier. Les tensions entre la France, qui a une influence considérable en Irak, et l'Iran en particulier, pourraient inciter les partis loyalistes à bloquer l'accord et à le confier à d'autres puissances comme le Qatar. 

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