La République islamique, principal allié de l'État syrien, a organisé une réunion avec l'administration afin de conclure des pactes de coopération et de restructuration nationale

Le président iranien Ebrahim Raisi prône la restauration de la Syrie

Presidencia iraní/AFP - Le président iranien Ebrahim Raisi préside une réunion du cabinet à Téhéran le 8 août 2021

Face à la dévastation de la République islamique de Syrie, le président Ebrahim Raisi a rencontré le président syrien Bachar el-Assad. Après avoir atterri à l'aéroport international de Damas, le cabinet iranien a été reçu par le ministre syrien de l'Économie, Samer al-Khalil, à la tête d'une importante délégation de politiciens et d'hommes d'affaires. Hosein Amir Abdolahian, le chef de la diplomatie iranienne, ainsi que Mohammad Reza Ashtiani et Javad Oji, respectivement ministres de la défense et du pétrole, étaient également présents à la réception, selon l'agence de presse SANA.

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Depuis le début de la guerre en mars 2011, la Syrie a peu d'alliés sur la scène internationale. L'un des soutiens les plus importants et les plus significatifs de Damas a été la République islamique d'Iran, en grande partie parce que l'Iran est le principal canal d'approvisionnement en hydrocarbures de la Syrie. Néanmoins, la visite du dirigeant iranien est la première visite officielle depuis le début de la guerre, il y a plus de dix ans. L'ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été le dernier dirigeant à se rendre en Syrie en 2010, selon le quotidien syrien Al-Watan.

Toutefois, la diplomatie iranienne a suivi la situation en envoyant des représentants politiques et militaires pour tenter de soutenir le gouvernement al-Assad. Parmi les représentants, on trouve des militaires de tout le Moyen-Orient. En outre, le soutien ferme de la Russie et de l'Iran à la Syrie a permis de modérer la situation autant que possible.

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Raisi devrait rencontrer Assad au cours de sa visite de deux jours et signer une série d'accords et de protocoles d'accord visant à renforcer la coopération, ont rapporté les médias syriens publics et progouvernementaux. Lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision arabe Al-Mayadeen, Raisi a insisté sur les efforts de reconstruction et le rapatriement des réfugiés qui ont fui la guerre dans le pays. Il se rendra également à la tombe du soldat inconnu, un mémorial dédié aux soldats syriens tués au combat, ainsi qu'aux sanctuaires de Sayida Zeinab et Sayida Ruqayya, tous deux vénérés par les musulmans chiites.

Selon l'IRNA, l'agence de presse officielle iranienne, Mohammad Yamshidi, le "numéro deux" du bureau présidentiel des affaires politiques, a tweeté à propos de son voyage : "L'Asie occidentale a connu une période de troubles et de changements géopolitiques, avec deux résultats : la victoire de l'Iran et l'échec de l'Amérique. La visite du président Raisi en Syrie coïncidera avec cette résistance, selon Yamshidi. Il a également mentionné Qasem Soleimani, un membre des Gardiens de la révolution iranienne qui a été tué par les Américains à Bagdad en 2020. Il a déclaré : "Soleimani nous a appris qu'une diplomatie efficace doit être basée sur un pouvoir réel."

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La visite du président iranien intervient alors que certains pays arabes, dont l'Égypte et l'Arabie saoudite, puissances régionales, ont ouvert leurs portes à Assad et que leurs ministres des Affaires étrangères se sont rendus récemment à Damas. Pour la première fois depuis la rupture des liens entre les deux pays en 2012, le ministre syrien des Affaires étrangères s'est également rendu à Riyad, la capitale saoudienne, en avril.

Après sept ans d'hostilités, l'Iran et l'Arabie saoudite, l'un des principaux bailleurs de fonds des combattants de l'opposition syrienne, sont parvenus à un accord en Chine en mars pour rétablir les liens diplomatiques et rouvrir les ambassades.

La Syrie est l'un des États régionaux où les deux nations se sont livrées à des guerres par procuration. La réconciliation entre l'Iran et l'Arabie saoudite devrait donc profiter à la nation syrienne. Une rupture majeure des relations a conduit à l'expulsion de la Syrie de la Ligue arabe en 2011, à la suite de la répression brutale des manifestants par Assad. Depuis lors, le conflit a fait près d'un demi-million de morts et déraciné près de la moitié de la population d'avant-guerre (23 millions de personnes).

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Depuis le voyage du président iranien en Syrie en 2010, le voyage de M. Raisi à Damas est le premier d'un dirigeant iranien. Depuis le début du conflit, Assad s'est rendu deux fois en Iran, la dernière fois en mai de l'année dernière. La visite du président iranien intervient également une semaine après que son ministre des Routes et du Développement urbain, Mehrdad Bazrpash, a rencontré Assad à Damas et lui a transmis un message du président iranien en faveur du développement des liens économiques entre les deux nations, selon l'agence de presse de l'État iranien.

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Israël est très préoccupé par la présence militaire de l'Iran en Syrie et s'est engagé à empêcher l'Iran d'empiéter sur sa frontière septentrionale. Ces dernières années, Israël a lancé des centaines de frappes contre des cibles dans les zones syriennes contrôlées par le gouvernement, mais les reconnaît rarement. Les autorités syriennes ont imputé à Israël une douzaine de frappes contre le territoire syrien depuis le début de l'année 2023, dont la plus récente a eu lieu tôt mardi matin et a détruit l'aéroport international d'Alep.