L'armée soudanaise et les FAR ont accepté de prolonger le cessez-le-feu de 72 heures, facilitant ainsi l'évacuation des civils

Soudan : prolongation de la trêve mais poursuite des combats

PHOTO/AFP - Au moins 512 personnes ont été tuées depuis le 15 avril, tandis que 4 200 autres ont été blessées

L'espoir d'un cessez-le-feu au Soudan grandit après que les deux parties belligérantes ont accepté de prolonger la trêve de 72 heures. Le chef de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, a fait le premier pas vers l'extension du cessez-le-feu en approuvant sa prolongation. Il a également évoqué la possibilité d'envoyer un représentant au Sud-Soudan pour entamer des discussions bilatérales avec les Forces de soutien rapide (RSF).

De son côté, la milice paramilitaire dirigée par Mohamed Hamdan Dagalo a annoncé la prolongation de la trêve peu avant minuit, réaffirmant son engagement "à respecter les termes du cessez-le-feu, en tenant compte de la situation du peuple soudanais et en facilitant l'évacuation des ressortissants diplomatiques et étrangers". 

Dans cette déclaration, les FAR ont également remercié les États-Unis et l'Arabie saoudite pour "leur soutien constant depuis le début de la crise au Soudan". Ces deux pays ont joué un rôle clé dans les trêves conclues jusqu'à présent et dans les efforts visant à faire cesser les combats. Ils ont également maintenu le contact avec les dirigeants des deux parties afin de promouvoir un dialogue pour la paix.

Les États-Unis et l'Arabie saoudite ont salué la décision de prolonger la trêve dans un communiqué commun du mécanisme trilatéral - composé des Nations unies, de l'Union africaine et de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) - et du Quartet pour le Soudan, composé des deux pays, des Émirats arabes unis et du Royaume-Uni.  

Les deux organisations ont appelé l'armée soudanaise et les FAR à "exiger la pleine application" du cessez-le-feu. En effet, lors des différentes trêves conclues depuis le début des combats le 15 avril, aucune des deux parties n'a pleinement respecté les termes du cessez-le-feu.

Selon la note conjointe, "cette première phase de diplomatie" pour promouvoir un processus de cessation permanente des hostilités et l'arrivée de l'aide humanitaire "contribuera à l'action dans le développement d'un plan de désescalade" entre les parties belligérantes. Cette trêve facilitera également l'ouverture de corridors humanitaires, ainsi que l'évacuation des étrangers du Soudan. 

Cependant, malgré la médiation internationale et les promesses des chefs militaires, les combats se poursuivent dans certaines régions du pays comme Khartoum, Omdurman et le Darfour. Dans la capitale, des affrontements ont été signalés près de casernes militaires, du palais présidentiel et dans des zones proches de l'aéroport international. En fait, un avion turc qui se rendait dans le pays africain pour évacuer des étrangers a été touché par des tirs, bien qu'il ait pu atterrir "en toute sécurité", selon un communiqué du ministère turc de la Défense.

Cet incident a de nouveau provoqué des accusations entre les deux parties. Tout d'abord, l'armée soudanaise a accusé les FAR d'avoir tiré sur l'avion turc, ce que la milice rebelle nie. 

Soudanais et étrangers fuient la violence  

Alors que les combats se poursuivent, le nombre de morts ne cesse d'augmenter. Au moins 512 personnes ont été tuées depuis le 15 avril, tandis que 4 200 autres ont été blessées. En raison de l'insécurité et de la pénurie de produits de base, des milliers de Soudanais et d'étrangers ont commencé à fuir le pays. Au cours des dernières heures, le ministère égyptien des affaires étrangères a signalé l'arrivée de 16 000 personnes en provenance de son voisin méridional. Selon Le Caire, 14 000 sont des ressortissants soudanais et 2 000 sont des ressortissants de 50 pays différents ou des membres d'organisations internationales. 

D'autre part, selon les données du siège de l'OIM (Organisation internationale pour les migrations) en Ethiopie recueillies par l'AFP, plus de 3 500 personnes de plus de 35 nationalités sont arrivées dans le pays, fuyant les violences au Soudan.